Des dizaines de prostituées libérées par la police après le démantèlement d'un vaste réseau

Le réseau tentaculaire était mené depuis Barcelone par une quadragénaire colombienne.

Un réseau international de proxénète a été démantelé par la police judiciaire, mardi 2 mars. Des dizaines de jeunes femmes retenues contre leur gré ont pu être libérées.

C'est une enquête qui lèvre le voile sur le fonctionnement sordide des réseaux de proxénétisme modernes. Un fonctionnement qui passe par des sites internets léchés, des appartement proprets et des paiements sécurisés, mais qui cache une véritable traite d'êtres humains, raconte Midi Libre. Mardi 2 mars, ce sont ainsi une trentaine de jeunes femmes d'origine sud-américaine qui ont pu être libérées, alors qu'elles avaient été privées de passeport et qu'on les obligeait à enchainer les passes pour le compte des gérants du réseau, opérants à l'international.

Un réseau tentaculaire

Pour les enquêteurs, tout a démarré à l'été 2020, quand une jeune Colombienne se réfugie au commissariat de Montpellier, expliquant être retenue contre son gré. Puis c'est à Nîmes que sont rapportés des faits similaires, avec un passeport confisqué et des clients à recevoir toute la journée. L'enquête, bientôt baptisée "Colombiana", se met en place. Rapidement, les enquêteurs s'aperçoivent de l'ampleur du réseau : les policiers interviendront à Montpellier, Nîmes, Avignon, Toulon, Agen, Dax, Tarbes, Bordeaux, Poitiers, Niort, Quimper, Grenoble...

Le réseau dépasse même les frontières. Il est mené depuis Barcelone par une quadragénaire colombienne, via un véritable call center. Là-bas, c'est tout un système élaboré qui fait tourner le réseau. Mise en ligne d'annonces sur des sites spécialisés, gestion des relations téléphoniques avec les clients, réservation d'appartements via Airbnb, surveillance à distance des filles via des caméras... Tout est fait pour maximiser les profits et ne laisser aucun répit aux jeunes femmes exploitées.

Coopération policière internationale

Mais au bout de plusieurs mois d'enquête menée depuis Montpellier par le groupe proxénétisme de la police judiciaire, avec l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains à Paris et une unité spécialisée de la police espagnole, un vaste coup de filet a pu faire tomber le réseau, mardi 2 mars. Des opérations ont été menées simultanément en France, en Espagne et en Roumanie. Une trentaine de femmes ont été libérées et une dizaine de personnes arrêtées.

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