Des civils et combattants évacués de trois localités syriennes

BEYROUTH (Reuters) - Plus de 450 combattants et civils syriens ont été évacués lundi de zones assiégées de Syrie vers le Liban ou la Turquie, a-t-on appris de source proche des Nations unies. Environ 330 civils et miliciens retranchés dans deux villages chiites du nord de la Syrie, Al Foua et Kefraya, assiégés par la rébellion, ont d'abord été évacués à bord d'autocars et d'ambulances, en vertu d'un accord conclu entre les belligérants avec l'aide de l'Onu. Ils ont été conduits jusqu'à la ville turque de Hatay, d'où deux avions les ont emmenés à Beyrouth, la capitale libanaise. Dans le même temps, 126 combattants rebelles qui étaient assiégés dans la ville de Zabadani, près de la frontière libanaise, ont fait route vers l'aéroport de Beyrouth d'où ils ont ensuite rejoint par avion la Turquie, a-t-on précisé de même source. La plupart des combattants évacués de Zabadani sont des blessés. Un témoin a pu voir des ambulanciers aidés par des rebelles transporter vers les véhicules plusieurs jeunes hommes en chaise roulante sur une place de la ville, qui est en grande partie dévastée par une offensive lancée en juillet par l'armée syrienne et la milice alliée du Hezbollah. Depuis septembre, plusieurs cessez-le-feu ont été mis en oeuvre à Zabadani, Al Foua et Kefraya, villages de la province d'Idlib plus au nord, avec le soutien de l'Iran, allié de Damas, et de la Turquie, qui appuie les rebelles. La plupart des combattants rebelles de Zabadani pourront regagner les théâtres de guerre via la frontière turque ou rester se faire soigner en Turquie, selon des sources rebelles. Les chiites des villages d'Al Foua et Kefraya devraient repartir vers d'autres régions de Syrie après leur séjour au Liban, selon le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haider, interrogé lundi par la chaîne de télévision du Hezbollah Al Manar. Un autre accord censé permettre l'évacuation de plus de 2.000 personnes retranchées dans la banlieue sud de Damas, parmi lesquelles des combattants affiliés à l'Etat islamique, a été suspendu samedi au lendemain de la mort de Zahran Allouch, chef d'un puissant groupe rebelle, près de la capitale syrienne. (Suleiman al Khalidi; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)