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Des centaines de déplacés après des tirs pakistanais en Afghanistan

KABOUL (Reuters) - Des tirs d'artillerie de l'armée pakistanaise du côté afghan de la frontière ont provoqué la fuite de 200 familles depuis l'attentat commis jeudi dans un temple soufi du Sindh, qu'Islamabad a imputé à des extrémistes de l'est de l'Afghanistan, rapporte lundi le Conseil norvégien des réfugiés (CNR). Le bilan de cet acte revendiqué par un mouvement se réclamant de l'Etat islamique s'élève désormais à 90 morts et 350 blessés. La frontière a depuis été fermée et des membres du corps diplomatique afghan ont été convoqués au quartier général des forces pakistanaises où une liste des 76 "terroristes les plus recherchés" qui, selon l'état-major, se trouvent en Afghanistan leur a été remise en vue de leur arrestation et de leur extradition. L'armée pakistanaise dit avoir tué une centaine d'extrémistes depuis vendredi, y compris côté afghan, et l'ambassadeur pakistanais a été convoqué à son tour ce week-end au ministère des Affaires étrangères pour recevoir une protestation, ainsi que les condoléances de Kaboul pour l'attentat de jeudi. "Qu'elles soient ciblées où pas, de telles attaques entraînent des déplacements de civils, violent le droit international et doivent cesser", écrit Kate O'Rourke, directrice du CNR en Afghanistan, dans un communiqué. Les autorités afghanes ont par ailleurs fait savoir que des membres des forces spéciales avaient été déployés à la frontière. "S'ils (les Pakistanais) poursuivent leurs attaques, nous riposterons en conséquences", a averti un membre de l'administration de la province de Nangarhar. (Mirwais Harouni, Jean-Philippe Lefief pour le service français)