Les camions russes font mouvement vers l'Ukraine

Les premiers camions du convoi russe d'aide humanitaire bloqué depuis près d'une semaine à la frontière ukrainienne ont franchi jeudi le poste-frontière de Donetsk en direction de l'Ukraine. /Photo prise le 21 août 2014/REUTERS/Alexander Demianchuk

par Dmitri Madorski POSTE-FRONTIERE DE DONETSK Russie (Reuters) - Les gardes-frontières ukrainiens ont commencé jeudi l'inspection des camions du convoi russe d'aide humanitaire bloqué depuis près d'une semaine à la frontière ukrainienne. Selon un journaliste de Reuters, une trentaine de véhicules ont franchi le poste-frontière russe de Donetsk et se trouvent dans le no man's land qui sépare les deux pays. Mais rien ne permet de dire quand ils pourront franchir le poste-frontière côté ukrainien. "Je suis en mesure de confirmer qu'à 14h15 (11h15 GMT), la partie ukrainienne a entamé les formalités douanières concernant la cargaison humanitaire russe", a confirmé à Kiev un porte-parole des garde-frontières. Andri Demtchenko a ajouté en revanche que le convoi se trouvait toujours en territoire russe. Le convoi formé de quelque 260 camions chargés d'aide humanitaire russe à destination des populations civiles de l'est de l'Ukraine a quitté Moscou le 12 août. Il est bloqué depuis une semaine près de Rostov, du côté russe de la frontière. Le gouvernement ukrainien et ses alliés occidentaux ont fait part de leur doute sur l'intention de la Russie, disant craindre que ce convoi ne serve de couverture à des livraisons militaires à destination des séparatistes pro-russes des régions de Louhansk et de Donetsk (distinct du poste-frontière franchi jeudi par les premiers camions du convoi). Moscou repousse ces accusations, qu'elle juge absurdes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chargé d'une médiation entre les deux parties, a envoyé une équipe sur place. C'est le CICR qui doit superviser l'acheminement de l'aide vers Donetsk et surtout Louhansk, où la situation est particulièrement difficile. La ville, située à 70 km environ du poste-frontière, est isolée par la progression des forces régulières et les combats qui les opposent aux séparatistes. L'eau y est coupée depuis une vingtaine de jours, de même que les réseaux d'alimentation électrique et les connexions téléphoniques. On estime qu'un demi-millier de personnes fuient chaque jour la ville qui comptait naguère quelque 430.000 habitants. "Nous sommes prêts à prendre en charge ce convoi, mais il y a eu un retard de dernière minute. Nous espérons qu'il sera rapidement réglé", a dit à Reuters Ewan Watson, porte-parole du CICR, ajoutant que ce report était imputable à la partie ukrainienne. (avec Richard Balmforth à Kiev et Stéphanie Nebehay à Genève; Henri-Pierre André pour le service français)