Des bombardements de Damas font 94 morts dans la Ghouta orientale

Les tirs d'artillerie et frappes aériennes des forces loyalistes syriennes ont 94 personnes dont 18 enfants en l'espace de 24 heures dans la Ghouta orientale, rapporte lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). /Photo prise le 11 février 2018/REUTERS/Bassam Khabieh

BEYROUTH (Reuters) - Les tirs d'artillerie et frappes aériennes des forces loyalistes syriennes ont 94 personnes dont 18 enfants en l'espace de 24 heures dans la Ghouta orientale, rapporte lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'ONG basée en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau d'informateurs en Syrie, fait également état de 325 blessés.

L'armée syrienne n'a pas fait de commentaire.

Selon les médias officiels syriens, des insurgés ont tiré des obus de mortier en direction de quartiers de la capitale syrienne contrôlés par les forces gouvernementales, tuant un enfant et faisant huit blessés.

Environ 400.000 personnes sont assiégées dans la Ghouta orientale, région dans laquelle l'acheminement d'aides humanitaires devient de plus en plus difficile.

Panos Moumtzis, coordinateur régional des Nations unies pour la crise syrienne, a déclaré qu'une "escalade extrême des hostilités" avait conduit lundi à la mort d'au moins 40 civils. Il ajouté que plus de 150 civils avaient été blessés.

"La situation humanitaire des civils de la Ghouta orientale échappe à tout contrôle", a-t-il dit. "De nombreux habitants n'ont pas d'autre choix que de se terrer dans les caves et les abris souterrains avec leurs enfants."

La défense civile syrienne, qui opère en territoire rebelle, a déclaré que les avions de combat et l'artillerie avaient notamment visé les communes de Sakba et Djisrine. Les raids ont fait 20 morts et des dizaines de blessés dans la seule commune de Hammouriyeh ce lundi, a-t-elle précisé.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou et ses alliés (Damas et Téhéran) pourraient "déployer leur expérience de la libération d'Alep (...) dans le cas de la Ghouta orientale".

Avec le soutien de la Russie et de l'Iran, Damas a repris le contrôle total de la grande ville du nord de la Syrie à la fin 2016, après des années de siège des quartiers rebelles.

(Angus McDowall et Ellen Francis, Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)