Des actionnaires de Thyssenkrupp le poussent à un accord avec Tata Steel

par Tom Käckenhoff et Christoph Steitz

DUSSELDORF/FRANCFORT (Reuters) - Des actionnaires de Thyssenkrupp l'exhortent à signer un accord avec Tata Steel en vue de fusionner leurs activités sidérurgiques en Europe cette année, prévenant qu'un échec écornerait la crédibilité du dirigeant du conglomérat allemand.

Les discussions entre les deux entreprises sur un possible rapprochement de leurs activités sidérurgiques traînent en longueur depuis un an et demi, principalement en raison des négociations sur la réduction des engagements de Tata Steel au titre des retraites de ses salariés en Grande-Bretagne qui ont finalement débouché sur un accord le mois dernier.

Le délai de contestation de cet accord arrive à échéance vendredi, et aucune plainte n'est attendue, ce qui élimine un obstacle supplémentaire à la signature d'un protocole d'entente entre les deux entreprises qui ouvrirait la voie à un examen par chacune des parties de leurs livres de comptes respectifs.

Ce processus pourrait commencer en octobre, après la tenue des élections législatives en Allemagne ce moi-ci, a dit une source au fait du dossier, et les négociations ultérieures sur les détails de l'opération pourraient ensuite prendre plusieurs mois.

"Une rupture (des discussions) serait très négative pour Hiesinger. Il a travaillé sur l'opération depuis très longtemps", a dit Ingo Speich, gérant chez Union Investment, en référence au président du directoire du conglomérat allemand, Heinrich Hiesinger.

"L'incertitude pèse sur le cours du titre. Un accord rapide serait très utile."

Thyssenkrupp, dont Union Investment est l'un des 20 premiers actionnaires avec un investissement représentant plus de 45 millions d'euros dans le capital du groupe, a surperformé le Dax 30, l'indice de référence de la Bourse de Francfort cette année. La conclusion d'un accord pourrait entraîner une nouvelle poussée haussière, estiment des investisseurs.

"Tout le monde espère que l'accord va arriver. S'il ne se fait pas, ce sera une déception", a dit l'un des dix premiers actionnaires de Thyssenkrupp, qui a requis l'anonymat.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Juliette Rouillon)