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Le dernier secret de Julian Assange

Le fondateur de Wikileaks a réussi à cacher la naissance de ses deux fils, conçus dans le huis clos de l’ambassade d’Equateur à Londres. Rencontre avec Stella Morris, leur mère

Les gardiens de la prison de Belmarsh l’ont prévenue : « Si les enfants s’approchent et le touchent, vous devrez quitter les lieux, et Julian Assange sera mis à l’isolement pendant deux semaines. » Difficile pour Stella Morris, 37 ans, de faire comprendre à Gabriel, 3 ans, et à Max, 18 mois, que leur papa ne peut pas les embrasser ni les prendre dans ses bras. Cette précieuse visite de vingt minutes, accordée le 25 août dernier, est la première après presque six mois sans se voir à cause du Covid.

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« Je pense qu’il n’avait pas quitté sa cellule depuis trois jours, décrit Stella Morris. Il est dans un état terrible, tant physiquement que mentalement. » Dans cette prison de haute sécurité, l’une des plus dures du pays, Julian Assange vit à l’isolement 23 heures sur 24. Il a mis plus d’un an à obtenir l’ordinateur qu’il demandait pour avoir accès à son dossier. Mais il ne peut que lire des PDF. Les ports USB ont été bouchés avec de l’époxy, les touches, collées avec de la glu, et le logiciel de traitement de textes, supprimé. Il pourrait encore écrire sur du papier. « Mais il n’en a pas non plus », précise Stella Morris.

Stella, Gabriel et Max sont la promesse d’un avenir possible, une oasis dans le désert de l’enfermement. Pour Stella, Julian reste cet homme « d’un autre monde », « un pionnier ». Celui dont elle a épousé la cause et qu’elle n’a jamais connu libre. Cet amour, ils l’ont d’abord gardé secret pour mieux le protéger. Mais il a été révélé par la juge Vanessa Baraitser, lorsqu’elle a publié la lettre par laquelle Stella réclamait la mise en liberté sous caution de Julian en lui demandant de ne pas divulguer son identité. « Dès lors,(...)


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