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La dernière tentation de «Chris»

Chris.

Ni le chef d'œuvre annoncé par les uns ni l'horreur de pop cynique dénoncée par les autres, le deuxième album de la Française Héloïse Letissier frappe par son ambition hors-norme, et touche par son incapacité à tout à fait la réaliser.

C’est un disque qui commence en fanfare, avec un enchaînement d’effets haute définition (accélération, bris de verre, petit cri) qui ne saurait sonner anodin aux oreilles : de mémoire de cancre, aucun album de pop n’avait fantasmé son ouverture avec tant de pompe depuis Bad de Michael Jackson. Qu’on l’écoute dans sa version internationale, en angliche limite, ou franco-française, en franglais hautement allitéré et gorgé de souvenirs de variété, on ne peut que reconnaître l’envie de hauteur et de réenchantement. Avant toute chose, Chris veut ressusciter pour le seul plaisir de Christine and the Queens toute une époque révolue de la pop, quand elle était plus conquérante, naïve et à n’en pas douter cynique, et affichait son ambition dans le moindre de ses sons et de ses effets. En découdre aussi, parce qu’Héloïse Letissier a toutes les bonnes raisons de le faire à son âge et dans sa situation, avec cette mélancolie qui mine un music business trop conscient que sa corruption devient désormais indissociable de ce qu’il est (qui n’a pas frémi de honte pour la rappeuse Nicki Minaj cet été, quand cette dernière s’est affichée sur les réseaux en hurlant au sabotage parce que son nouvel album ne réalisait pas les résultats escomptés ?).

Comment retisser le lien, raviver la flamme, s’en sortir dans cette mélasse qui nous rend tous fous et ne nous rend plus heureux ? La Française semble se poser la question sans cesse dans ce deuxième album obsédé par la réinvention de sa persona de pop star autant que de la pop elle-même, comment elle se propage, nous aide et nous influence. Aussi, si les solutions qu’elle avance, telles cette fabrication de personnage de batailleuse sexy et cette production synthétique très concernée par son (...)

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