Publicité

Deraa: L'armée syrienne accentue son offensive, vise une enclave djihadiste

L'armée syrienne appuyée par l'aviation russe a intensifié mercredi son offensive contre les rebelles dans le sud-ouest de la Syrie, pilonnant une enclave tenue par des djihadistes liés à l'organisation Etat islamique (EI), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). /Photo prise le 10 juillet 2018/REUTERS/Omar Sanadiki

AMMAN/BEYROUTH (Reuters) - L'armée syrienne appuyée par l'aviation russe a intensifié mercredi son offensive contre les rebelles dans le sud-ouest de la Syrie, pilonnant une enclave tenue par des djihadistes liés à l'organisation Etat islamique (EI), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Raids aériens et intenses bombardements d'artillerie ont visé le bassin du Yarmouk, qui jouxte la Jordanie et le plateau du Golan en partie annexé par Israël, une zone tenue par un groupe islamiste affilié à l'EI, l'Armée de Khalid Ibn al Walid.

Des hélicoptères de l'armée syrienne ont largué des barils d'explosifs sur les positions rebelles.

Le président syrien Bachar al Assad, avec l'aide de ses alliés russes et iraniens, semble sur le point de vaincre la rébellion dans ce qui fut il y a sept ans le berceau de la révolte contre son régime, la province de Deraa.

Les insurgés de l'Armée syrienne libre (ASL) mènent des discussions avec des émissaires russes en vue de rendre les armes dans le cadre d'un règlement négocié comparable à celui qui a ramené la paix au printemps dans la Ghouta orientale, à la périphérie de Damas.

L'OSDH précise que les frappes aériennes sur le bassin du Yarmouk sont les premières menées par les Russes depuis leur engagement militaire au côté d'Assad en septembre 2015.

L'organisme basé en Grande-Bretagne ajoute que les combattants de l'ASL, qui espèrent conclure un accord avec le gouvernement de Damas, sont eux aussi engagés dans des combats avec les djihadistes de l'EI décidés, eux, à poursuivre la lutte.

Le mois dernier, les Etats-Unis ont fait savoir aux combattants de l'ASL, longtemps soutenus par Washington, qu'ils ne devaient pas compter sur un appui militaire américain face à l'armée d'Assad.

Dans leurs discussions mardi avec des émissaires russes, les rebelles de l'ASL qui tiennent certains quartiers de la ville de Deraa ont confirmé leurs exigences. En échange d'un cessez-le-feu, ils réclament notamment le libre passage vers les zones du nord de la Syrie contrôlées par l'opposition, près de la frontière turque.

Ils demandent également à l'armée syrienne et ses alliés de suspendre leur offensive contre l a ville de Deraa.

Les médiateurs russes ont transmis ces demandes au gouvernement syrien.

A la suite de l'offensive lancée le mois dernier, l'armée syrienne a repris le contrôle de la frontière avec la Jordanie, que l'opposition tenait depuis 2015.

Un accord a été trouvé vendredi dernier entre officiers russes et représentants des insurgés, aux termes duquel la ville de Deraa, de même que d'autres localités de la province, passeront progressivement sous le contrôle de l'Etat syrien.

L'offensive gouvernementale devrait se tourner ensuite vers les positions rebelles de la province de Kouneïtra, près du plateau du Golan.

Selon le service de presse du Hezbollah chiite libanais, qui est allié au régime de Damas, la ville rebelle de Tafas, dans l'ouest de la province de Deraa, a accepté mercredi le principe d'une "réconciliation" avec l'Etat syrien. Les troupes syriennes se préparaient par ailleurs à pénétrer dans une localité voisine de Tafas, Yadouda, à la suite d'un accord entre insurgés et autorités syriennes.

(Suleiman al-Khalidi à Amman et Lisa Barrington à Beyrouth; Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français)