Depuis vingt ans, le film «La Cité de Dieu» booste le tourisme dans les favelas du Brésil

«La pratique a gagné en maturité depuis les années 1990, où les favela tours étaient une véritable nouveauté», observe la spécialiste du tourisme Camila Moraes. | Raphaël Bernard
«La pratique a gagné en maturité depuis les années 1990, où les favela tours étaient une véritable nouveauté», observe la spécialiste du tourisme Camila Moraes. | Raphaël Bernard

Peut-être n'avez-vous pas vu le film, mais vous connaissez sûrement son affiche –sous un ciel bleu azur, un gamin vous fixe en hurlant, revolver à la main. C'est celle de La Cité de Dieu, débarqué sur les écrans français le 12 mars 2003, il y a vingt ans.

city of god (2002) pic.twitter.com/tm5dSkDQup

— the culture | magazine (@galactamelanin) October 3, 2022

On y suit les aventures de Buscapé, jeune habitant de la Cidade de Deus («Cité de Dieu» en français), une des favelas les plus dangereuses de Rio de Janeiro, dans les années 1970. L'adolescent se démène pour éviter la violence sadique de Zé Pequeno, le chef du gang local, tout en essayant de conclure avec la jolie Angelica, avant de devenir le photographe officiel de la favela.

Avec son rythme haletant et son esthétique léchée, le film devient quasi instantanément le plus grand succès mondial de l'histoire du cinéma brésilien (30 millions de dollars, soit 30,7 millions d'euros, au box-office, quatre nominations aux Oscars) et fait son nid parmi les classiques des histoires de gangsters, aux côtés de Scarface ou du Parrain. Encore aujourd'hui, ce long-métrage reste une référence –ce n'est pas le rap français qui dira le contraire.

Mais la belle histoire ne s'arrête pas là: malgré sa violence crue, La Cité de Dieu a également contribué au développement du tourisme dans les favelas. Pour le meilleur et pour le pire.

Des quartiers défavorisés devenus des attractions de masse

«Pour les visites guidées dans les favelas, il y a clairement un avant et un après La Cité de Dieu», affirme sans détour Bianca Freire-Medeiros, sociologue à l'université de São Paulo, autrice de plusieurs articles sur le développement du tourisme dans ces quartiers paupérisés.

Un avant, car il faut préciser que ce n'est pas le film de Fernando Meirelles et Kátia Lund qui a lancé...

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