"Depuis Agadir, on a peur des répliques": l'auteur Tahar Ben Jelloun réagit au séisme qui a frappé le Maroc
"C'est effrayant": l'écrivain franco-marocain Tahar Ben Jelloun fait part de son inquiétude face au puissant séisme qui a dévasté Marrakech et ses alentours dans la nuit de vendredi à samedi. L'auteur de 78 ans s'est confié au Parisien, évoquant le traumatisme du tremblement de terre d'Agadir en 1960, "encore dans toutes les mémoires au Maroc parce que la ville avait été entièrement rasée".
Au moins 1037 personnes ont trouvé la mort dans le puissant séisme de la nuit dernière, selon un bilan officiel provisoire. La catastrophe a provoqué d'énormes dégâts et semé la panique à Marrakech et plusieurs autres villes. Outre la capitale, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira. Si Tahar Ben Jelloun, qui ne se trouvait pas au Maroc, explique au quotidien qu'il n'a pas encore réussi à joindre ses proches, il reste rationnel:
"Ils ne sont pas dans la zone touchée, ils habitent plus à l’Ouest, mais on a entendu le séisme de partout, il a retenti jusqu’à Casablanca."
Le plus puissant séisme marocain depuis un siècle
Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d'une magnitude de 7 degrés sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech. Ce qui en fait le plus puissant enregistré au Maroc depuis un siècle. "Ce qui m’impressionne beaucoup et m’inquiète, c’est que la magnitude du tremblement de terre est plus élevée que celle d’Agadir à l’époque", indique l'auteur né à Fès le 1er décembre 1947, décoré d'un prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée.
"Les Marocains ont tous passé la nuit dehors et la panique existe. Depuis Agadir, on a peur des répliques et l’on sait qu’une ville peut être rayée de la carte."
"Il y avait eu 12.000 morts, vous vous rendez compte? Toute la mémoire d’une ville, toute sa population. Il a fallu tout reconstruire, tout. Cette fois, le séisme a surtout touché des zones peu peuplées. C’est terrifiant, mais il y aura moins de disparus", conclut-il.