La dépression post partum peut durer jusqu'à trois ans après l'accouchement, alerte une étude

Young beautiful mother sleeping her newborn baby boy at night dim light. Mom breastfeeding infant

Selon une étude parue dans la revue Pediatrics, une femme sur quatre serait touchée par la dépression post partum jusqu’à trois ans après la naissance de son enfant. Une situation qui alerte l’Académie de pédiatrie aux Etats-Unis.

État dépressif, irascibilité, crises de larmes incontrôlées, sentiment de culpabilité… Les symptômes du post partum sont multiples et parfois inexplicables. Ils apparaissent généralement entre quatre et six semaines après la naissance et peuvent durer pendant plusieurs mois voire plusieurs années. Jusqu’à trois ans précisément selon une étude menée par l’Institut national de la santé infantile et du développement humain (NICHD) du NIH, Eunice Kennedy Shriver et parue dans la revue Pediatrics. L’Académie de pédiatrie réclame un suivi plus long des mamans après leur accouchement. D’autant que ce mal-être touche bien plus de jeunes mamans qu’on ne peut l’imaginer. Un quart des femmes ressentirait cette profonde dépression jusqu’à trois ans après la naissance de leur enfant.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont interrogé 5 000 femmes qu’ils ont suivies pendant plusieurs années après la naissance de leur bébé, né entre 2008 et 2010. Ils ont constaté que 25% des femmes interrogées ont ressenti des symptômes dépressifs dans les trois ans après leur accouchement. Les femmes atteintes de troubles de l’humeur et / ou de diabète gestationnel étaient davantage concernées par le sujet.

L’académie américaine de pédiatrie conseille aux médecins de surveiller d’éventuels troubles dépressifs chez les jeunes mamans lors des visites de contrôle à un mois, quatre mois et six mois après la naissance. Les chercheurs espèrent que ce suivi pourra être prolongé jusqu’à au moins deux ans après l’accouchement. “Notre étude indique que six mois de suivi après l’accouchement ne sont peut-être pas assez longs pour évaluer les symptômes dépressifs”, a déclaré Diane Putnick, Ph.D., auteure principale de l’étude et chercheur au sein de la Branche d’épidémiologie du NICHD. “Ces données à long terme sont essentielles pour améliorer notre compréhension de la santé mentale de la mère, qui, nous le savons, est essentielle au bien-être et au développement de son enfant”.

Un suivi rallongé en France

Un sujet sensible qui semble être pris très au sérieux en France. “La dépression post-partum est un tabou dans notre pays, car la maternité doit être forcément chose heureuse. Or, elle peut être dans certaines situations source d’interrogations, de perturbations, voire de souffrance. Nous devons casser ce tabou, en commençant par mettre des mots sur cette souffrance, et je veux remercier ici les femmes qui rendent cela possible, notamment sur les réseaux sociaux. Je pense par exemple au compte “Post-partum ta mère”, qui aborde ces questions avec sensibilité et humour”, a déclaré Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des familles au mois d’octobre 2020.

Il serait d’ailleurs prévu d’augmenter le nombre des visites à domicile après la naissance. “Alors qu’aujourd’hui, les visites à domicile post-accouchement se font presque exclusivement sur le 1er mois, un entretien dédié et remboursé aura lieu demain à la 5e semaine puis, si le professionnel l’estime nécessaire, à la 12e semaine. On parle ici de la visite d’une sage-femme, d’un professionnel de PMI, mais aussi pourquoi pas d’un technicien de l’intervention sociale et familiale en fonction des besoins des parents”, a-t-il informé.

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