Démissions en série dans l'hôpital public, plus de 300 médecins ont quitté leurs fonctions en une semaine

Des chefs de services démissionnaires, devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le 4 février 2020.
Des chefs de services démissionnaires, devant l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le 4 février 2020.

32 médecins de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, ont démissionné de leurs fonctions administratives. En une semaine, ils sont plus de 300, de toute la France, à avoir quitté leurs fonctions.

Nouvelle vague de démissions de médecins. 32 chefs de service ont quitté leurs fonctions administratives au sein de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, mardi 4 février. Un geste loin d’être isolé.

Le mouvement, initié en janvier, a abouti à la démission de 54 médecins de leurs fonctions administratives du CHU de Rennes, suivis par ceux de Caen, Marseille, le Kremlin-Bicêtre ou encore l’hôpital Robert Debré à Paris, dimanche dernier. Au total, plus de 300 en une semaine. D’autres devraient suivre : le 14 janvier dernier, plus de 1000 médecins dont 600 chefs de service annonçaient leur prochaine démission.

“Les personnels fuient l’hôpital public”

Objectif de cette vague massive de démissions, initiée par le collectif Inter-Hopitaux : être entendus par le gouvernement, alors que la crise se prolonge au sein de l’hôpital public.

“L’enjeu c’est d’obtenir des négociations avec Emmanuel Macron. On peut dire que son nom sera attaché soit à la disparition de l’hôpital public, soit à son sauvetage. On nous a annoncé des mesures en novembre mais qui sont vraiment insuffisantes pour faire revenir les personnels dans les hôpitaux publics. Les personnels fuient l’hôpital public, ce qui fait qu’il y a des lits fermés. Par manque de moyens à la base, mais maintenant aussi par manque de personnel”, nous explique Agnès Hartemann, chef de service démissionnaire.

“Nous maintenons la qualité et la continuité des soins”

Derrière la démission des centaines de médecins depuis une semaine, un geste symbolique pour dénoncer la politique de ces dernières années : “C’est une démission administrative, pour rompre le lien avec la direction de l’hôpital. On ne veut plus entendre parler de recettes, de dépenses, de tarifs, d’activité… tout ce qui a pour nous ruiné l’hôpital public ces dernières années”, ajoute la chef de service.

“Evidemment, nous maintenons la qualité et la continuité des soins. Les patients ne vont pas être affectés par ces démissions”, rassure le professeur Vincent Navarro, chef d’une unité fonctionnelle dans le domaine de l’épilepsie, qui fait partie des démissionnaires.

D’autres démissions sont prévues dans les jours à venir à Grenoble, Avignon, Saint-Etienne, Annecy, ou encore Montauban, selon le collectif Inter-Hôpitaux. De quoi poursuivre la mobilisation jusqu’au 14 février, date d’une manifestation du secteur hospitalier. Ce jour-là, date de la Saint-Valentin, les organisateurs de la manifestation appellent à venir “témoigner de son amour à l’hôpital public”.