Démission de Michel Barnier : chauffeur, prime, secrétaire personnel... de quels avantages va bénéficier le Premier ministre sortant ?

Ce jeudi matin, Michel Barnier doit présenter sa démission à Emmanuel Macron. Après trois mois de mandat, quels seront les avantages octroyés au Premier ministre ?

Pour la première fois depuis 1962, le gouvernement français a été renversé suite au vote d’une motion de censure. (ALAIN JOCARD / AFP)
Pour la première fois depuis 1962, le gouvernement français a été renversé suite au vote d’une motion de censure. (ALAIN JOCARD / AFP)

Il est le Premier ministre au mandat le plus court de la Vème République, mais a accès comme tous les autres au même portefeuille d’avantages, après ses trois mois de fonction à Matignon du 5 septembre au 5 décembre 2024.

Après la motion de censure votée contre lui hier soir (331 votes), Michel Barnier doit remettre sa démission à Emmanuel Macron dans la matinée de ce jeudi 5 décembre, à l’Élysée. Voiture, secrétaire personnel, chauffeur… Voici la liste des services auquel aura droit le successeur de Gabriel Attal.

En France, chaque ancien Premier ministre a le droit à des avantages, dont certains à vie. On compte plusieurs frais de personnel, comme un véhicule de fonction avec chauffeur, sans limite de durée. C’est l'État qui prend en charge les frais d'essence et l'entretien du véhicule.

PUBLICITÉ

Le prestigieux poste de Matignon permet également d’avoir un secrétaire particulier dès la fin de son mandat. Depuis une intervention d’Emmanuel Macron en 2019, les anciens Premiers ministres n’ont cependant droit à ces secrétaires que pendant 10 ans et jusqu’à l’âge de 67 ans.

S’il le souhaite, Michel Barnier peut aussi bénéficier d’une protection policière à vie.

Enfin, les anciens Premiers ministres ne touchent pas de retraite. Mais ils bénéficient d’une prime de départ, quelle que soit la durée de leur mandat et la raison de leur départ, remaniement ou démission. Elle correspond à 3 fois leur revenu mensuel, soit une moyenne de 47 700 euros bruts (3 fois 15 900 € mensuels).

Pour pouvoir toucher cette prime, le Premier ministre sortant doit respecter deux conditions : ne pas reprendre d'activité rémunérée dans les 3 mois qui suivent sa sortie de Matignon et faire ses déclarations de patrimoine et d'intérêt auprès de la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique).

Ironie du sort : pour réussir à faire 40 milliards d’euros de coupes budgétaires en 2025, Michel Barnier souhaitait baisser les crédits alloués aux anciens locataires de Matignon. Il demandait "un effort aux anciens ministres et aux anciens Premiers ministres pour (en) réduire le fonctionnement" et a d'ailleurs provoqué le mécontentement d'Élisabeth Borne à ce sujet.

PUBLICITÉ

En effet, depuis deux ans, le train de vie des anciens Premiers ministres est de plus en plus coûteux. En 2023, leurs dépenses ont augmenté de 11 %, pour un budget total dépensé de 1,42 million d’euros.

Le rapport fourni par l’Assemblée nationale révélait un trio de "cigales" qui dépensait près d’un tiers du budget à eux seuls, cette année-là : Bernard Cazeneuve (218 658 euros), Dominique de Villepin (197 539 euros) et Jean-Pierre Raffarin (167 467 euros). Tandis que d’autres anciens chefs de gouvernement se montraient moins excessifs, comme Jean Castex (3 607 euros) et Jean-Marc Ayrault (81 000 euros).