Demande de suspension des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE

Le Parlement européen s'est prononcé mercredi pour la suspension des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, un processus engagé en 2005 mais gelé, de facto, depuis plus de deux ans et demi en raison du recul de la démocratie et de l’Etat de droit dans le pays. /Photo prise le 11 mars 2019/REUTERS/Umit Bektas

STRASBOURG (Reuters) - Le Parlement européen s'est prononcé mercredi pour la suspension des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, un processus engagé en 2005 mais gelé, de facto, depuis plus de deux ans et demi en raison du recul de la démocratie et de l’Etat de droit dans le pays.

Une résolution recommandant à la Commission européenne et au Conseil de l’Union de prendre une telle décision a été adoptée à Strasbourg par 370 voix contre 109 et 143 abstentions.

Dans son rapport annuel d’avril 2018 sur les négociations d’adhésion, le commissaire européen à l'Elargissement Johannes Hahn avait estimé que la Turquie «continu(ait) à s’éloigner à grands pas de l’Union européenne, en particulier dans les domaines de l'Etat de droit et des droits fondamentaux».

Le coup d’Etat manqué de juillet 2016 a entraîné dans le pays une vaste purge dans tous les milieux et notamment dans la fonction publique, la fermeture de nombreux médias et une concentration des pouvoirs entre les mains du président Recep Tayyip Erdogan.

A Ankara, Omer Celik, porte-parole de l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir, a qualifié le vote du Parlement européen de «sans valeur, invalide et honteux ».

(Gilbert Reilhac, édité par Danielle Rouquié)