Dealers à Grenoble : la réponse cinglante de Darmanin au maire de la ville

Le ministre de l'Intérieur réplique à Eric Piolle, le maire de Grenoble, qui accuse le gouvernement de faire de la "communication" plutôt que de lutter contre les trafics de stupéfiants.

La réponse est cinglante. Le ministre de l'Intérieur a adressé une lettre ce vendredi au maire de Grenoble dans laquelle il répond aux attaques d'Eric Piolle sur la gestion par le gouvernement de la lutte contre la délinquance et les trafics de stupéfiants.

"Je sais l'importance des acteurs locaux et les pouvoirs du Maire dans ce domaine, lance Gérald Darmanin. L'ayant été, je me permets de vous inviter à travailler avec l'État pour intervenir davantage pour la sécurité de nos concitoyens."

La première charge a été lancée par Eric Piolle. Le maire EELV de Grenoble réagissait à l'opération de police menée mercredi soir dans le quartier Paul Mistral en réponse à la diffusion ce week-end de vidéos montrant des dealers lourdement armés. "Nous avons cette opération de communication, une demi-heure, pas d'arrestation: c'est vraiment de la com' !", s'est alors indigné l'élu sur BFMTV.

Et de critiquer: "Au début du confinement nous avons demandé des renforts, parce que nous savions que le confinement allait créer des provocations, nous n’avons pas eu de réponse."

"Niveau d'investissement bas "

Dans ce courrier adressé ce vendredi, Gérald Darmanin s'en prend ouvertement à la gestion de la sécurité par la mairie de Grenoble. Comparant le nombre de policiers municipaux par habitants entre la préfecture iséroise et la ville de Nice, qui a connu ces dernières semaines une vague de violences, le ministre juge "le niveau particulièrement bas d'investissement de votre municipalité dans la sécurité".

Rappelant que les policiers municipaux grenoblois ne sont pas armés, le locataire de Beauvau poursuit ses critiques sur la lutte et les moyens déployés par la mairie pour lutter contre l'insécurité. "L'installation de caméras de vidéoprotection, dont l'initiative relève de la compétence municipale, contribuerait fortement à faciliter l'action des forces de l'ordre et éviter une occupation de l'espace public problématique et le développement de zones particulières de délinquance", attaque encore le ministre.

Avant de noter que la ville de Grenoble "dispose d'un réseau très limité de moins de 90 caméras dont certaines ne fonctionnent pas depuis un certain temps". Gérald Darmanin dénonce ce qu'il qualifie de "vision erronée" d'Eric Piolle qui juge que les caméras de vidéosurveillance dans l'espace public "ne servent à rien".

Des effectifs en "augmentation"

Enfin, le locataire de Beauvau liste les efforts de l'État en direction de la ville de Grenoble. Le ministre rappelle que les effectifs à Grenoble ont connu "une augmentation nette de 54" agents depuis 2015. Il assure également que depuis le début de l'année il y a eu, de manière périodique, entre 30 et 60 CRS en plus sur la ville.

Concernant le quartier Paul Mistral, lieu de deal et de trafic connu des autorités, Gérald Darmanin dresse toutes les opérations menées par la police nationale depuis le 1er janvier 2020: 159 interpellations, 276 patrouilles pédestres, 370 patrouilles en véhicules, 187 opérations de visites de parties communes ont été réalisées depuis le début de l'année.

"Que les Grenoblois soient assurés de ma détermination à garantir leur sécurité", conclut le ministre.

Article original publié sur BFMTV.com

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