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«Deadtown», totalement à l’Ouest

A Paris puis en tournée, le barnum des frères Forman capitalise sur l’esthétique Far West dans une grosse production plaisante mais inconséquente.

Mine de rien, cela fait déjà un quart de siècle que les frères Forman trimballent leur théâtre forain, petite entreprise bohème fondée sur la préservation d’une culture populaire qu’ils ressemellent sur un mode sciemment nostalgique. Obludarium, leur création phare (jouée 600 fois à travers le monde depuis 2007), s’employait ainsi - et avec un certain brio - à ressusciter les freaks des attractions d’antan (femme à barbe, goliath…). Fort d’un tel succès, nous arrive tout droit de République tchèque, où il a été conçu près de Prague, le nouvel opus de Petr, scénariste, metteur en scène et interprète, et Matej, scénographe et décorateur, qui ne déroge pas à la vocation de continuer à développer un imaginaire vintage se jouant des temporalités.

Très ambitieux - du moins à l’échelle de cette phalange agrégée autour des jumeaux du cinéaste Milos Forman -, Deadtown a paraît-il nécessité un an de travail et coûté 450 000 euros, moult structures européennes (dont Théâtre Sénart, le Manège à Maubeuge, la MC2 de Grenoble…) ayant mis la main à la poche pour permettre au divertissement de voir le jour. A la fois hommage et pastiche, celui-ci revisite toutes les scènes archétypales du western (règlement de compte, course poursuite, beuverie et baston de saloon, chambres transformées en lupanar) sur la base d’un récit faiblard, car confus et insignifiant, auquel, pour tout dire, on ne prête aucune attention, sans que cela n’ensevelisse la petite sympathie - plus ou moins de principe - qu’inspire l’estampille des artisans.

Plus proche de l’imagerie du cinéma muet et de Lucky Luke que de Quentin Tarantino ou de Sam Peckinpah, la vision du Far West des Forman Bros se compose de saynètes qui, dans un décor sur deux niveaux, alternent sur un mode principalement burlesque (sons amplifiés, gestuelle codifiée) acrobaties, animation musicale (...)

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