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DCNS confirme viser un retour à l'équilibre en 2015

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - DCNS confirme viser en 2015 un retour à l'équilibre et un chiffre d'affaires supérieur à trois milliards d'euros, a déclaré mardi le PDG du constructeur naval militaire.

"Nous sommes sur notre trajectoire financière et les signaux opérationnels de 2015 montrent que la société est en ordre de marche", a dit Hervé Guillou lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de défense (AJD).

Ces prévisions ne prennent pas en compte le remboursement des coûts de plus de 100 millions d'euros induits par l'annulation de la livraison des deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie et leur transfert à l'Egypte, a-t-il ajouté.

Les deux Mistral, encore à Saint-Nazaire, seront livrés à partir de l'été 2016 à l'Egypte.

DCNS, qui a plombé l'an passé les comptes de l'équipementier Thales, son actionnaire à 35%, travaille notamment à améliorer la maîtrise de ses délais de livraisons et à réduire le nombre de ses 6.000 fournisseurs.

Le groupe, dont l'Etat possède 62% du capital et les salariés le solde, espère conclure prochainement un accord avec les syndicats sur la restructuration du groupe, a précisé Hervé Guillou.

DCNS emploie actuellement 13.000 personnes et prévoit environ un millier de suppressions de postes.

Le groupe vise à moyen terme une marge opérationnelle de 5% à 8% et, d'ici dix ans, un chiffre d'affaires de cinq milliards d'euros, dont la moitié à l'international et 15% à 20% dans les énergies marines renouvelables.

DCNS a présenté le 27 novembre une offre pour la construction d'une nouvelle flotte de sous-marins australiens, un contrat estimé à 36 milliards de dollars (34 milliards d'euros).

Sa proposition est étudiée par l'Australie, tout comme celles de l'allemand ThyssenKrupp et d'un consortium japonais mené par Mitsubishi Heavy Industries et Kawasaki Heavy Industries, en vue d'une décision en 2016.

Hervé Guillou a assuré n'avoir "aucun état d'âme" sur la coopération de DCNS sur ce dossier avec Thales, bien implanté en Australie. Des sources industrielles avaient fait état de certaines difficultés entre les deux partenaires.

ThyssenKrupp et DCNS ont assuré que, s'ils étaient retenus, la totalité des travaux de construction des sous-marins serait réalisée en Australie. Le Japon s'est dit prêt à s'aligner sur cette proposition.

DCNS a également engagé en octobre des discussions sur le lancement d'une coentreprise pour l'entretien de sa flotte égyptienne à Alexandrie.

Le Caire a acquis en février une frégate multimissions Fremm, pour près d'un milliard d'euros, dans le cadre d'un contrat global de 5,2 milliards qui comprenait aussi 24 avions de combat Rafale de Dassault Aviation et des missiles.

L'Egypte a également acheté l'an dernier quatre corvettes Gowind, construites par DCNS, et négocie l'exercice de son option d'achat de deux nouvelles.

Outre ThyssenKrupp, DCNS a pour concurrents le britannique BAE Systems, l'italien Fincantieri, l'espagnol Navantia et le néerlandais Damen.

(Edité par Gwénaëlle barzic)