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A Davos, Trump dénonce les "prophètes de malheur" de l'écologie

A DAVOS, TRUMP DÉNONCE LES "PROPHÈTES DE MALHEUR" DE L'ÉCOLOGIE

DAVOS, Suisse (Reuters) - Donald Trump a rejeté mardi, au premier jour du Forum économique mondial (WEF) de Davos, les mises en garde sur le climat des militants écologistes, qu'il a qualifiés "de prophètes de malheur".

Sans mentionner explicitement la question du dérèglement climatique, le président américain a appelé au rejet des "éternels prophètes de malheur et leurs prédictions de l'apocalypse".

"Ce sont les héritiers des diseurs de bonne aventure de l'ancien temps", a ajouté Donald Trump sous les yeux de la jeune militante suédoise Greta Thunberg, également invitée à cette 50e édition du WEF dans la station de ski suisse, qui assistait au discours et a quitté la salle sans un mot, la mine sombre.

Donald Trump, qui a retiré les Etats-Unis de l'accord de 2015 sur le climat, a annoncé que son pays rejoignait une initiative lancée par le WEF pour planter 1.000 milliards d'arbres.

"Ce n'est pas une époque pour le pessimisme mais pour l'optimisme. Ils (Les écologistes) avaient prédit une crise de surpopulation dans les années 1960, une famine massive dans les années 1970 et la fin du pétrole dans les années 1980. Ils veulent toujours dominer, transformer et contrôler tous les aspects de nos vies. Nous ne laisserons jamais le socialisme radical détruire notre économie, ruiner notre pays ou supprimer notre liberté", a poursuivi le président conservateur américain.

"Je crois beaucoup en l'environnement. Je veux l'eau la plus propre et l'air le plus propre", a ajouté le milliardaire.

"NOTRE MAISON BRÛLE TOUJOURS", DIT GRETA THUNBERG

Moins d'une heure plus tard, Greta Thunberg a paru répondre indirectement au président américain en dénonçant "les mots et les promesses vides" et en jugeant insuffisant de planter des arbres pour lutter contre le changement climatique.

"Vous dites que les enfants ne doivent pas s'inquiéter (...) ne soyez pas si pessimistes et puis, ensuite, plus rien", a dit la jeune Suédoise.

"Notre maison brûle toujours", a-t-elle déclaré, reprenant les mots déjà prononcés il y a un an. "Votre inaction alimente les flammes."

Face à une salle bondée, Greta Thunberg a prôné l'arrêt immédiat des investissements dans les énergies fossiles.

Dans la matinée, elle avait déjà invité les dirigeants de la planète à écouter les idées des jeunes militants venus avec elle à Davos.

"Je ne suis pas quelqu'un qui peut se plaindre de ne pas être entendue", a-t-elle dit, déclenchant des rires dans son auditoire.

"La science et la voix des jeunes ne sont pas au coeur des conversations mais il faut qu'elles le soient."

Présent dans la salle lors de l'intervention de Donald Trump, le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz s'est pour sa part déclaré "abasourdi" par le discours du président américain. "C'est comme si ce que nous voyons de nos yeux n'existait pas", a-t-il dit.

Deux ans après sa première venue à Davos en tant que chef de la Maison blanche, Donald Trump a également affirmé que les accords commerciaux récemment conclus par Washington avec la Chine et le Mexique représentaient un modèle à suivre pour le XXIe siècle.

Alors que son procès en destitution doit s'ouvrir à Washington, il a vanté son bilan économique. "Pour une entreprise qui veut réussir, il n'y a pas de meilleur endroit que les Etats-Unis", a-t-il assuré.

(Alexandra Alper, Alessandra Galloni, Dmitry Zhdannikov et Simon Robinson; version française Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey)