David Hallyday : "Je n'ai pas beaucoup de regrets avec mon père. Et ma mère, pour moi, c’est la grande classe. C’est elle qui m’a donné ma force"
Figure incontournable de la chanson française, David Hallyday traverse une phase de création intense et profondément émotionnelle. Avec sa tournée Requiem, il revisite ses propres classiques tout en rendant hommage à son père Johnny Hallyday, disparu en 2017 à l’âge de 74 ans. Pour Yahoo, le chanteur de 58 ans a accepté de revenir sur cette aventure musicale et personnelle.
Il a retrouvé ses fans. "Cette tournée, c’est le résultat de trois ans de travail, de création, de réécoute, d’aller de l’avant. C’est une page de tournée comme à chaque projet, mais celle-là a une émotion particulière", confie David Hallyday, les yeux pétillants d’enthousiasme mais empreints d’émotion. Initialement prévue pour plus tard, Requiem a finalement vu le jour plus tôt, poussé par une sorte d’urgence intérieure. Pour David, il s’agissait de revisiter son passé tout en se projetant vers l’avenir.
Le projet est bien plus qu’une simple tournée : il mêle ses propres œuvres et celles de Johnny Hallyday, dans une sorte de dialogue artistique entre père et fils. "J’ai commencé à refaire des vieux titres à moi, puis je me suis attaqué à Sang pour sang, et de fil en aiguille, j’en ai fait vraiment ce projet : Requiem". Au total, avec 19 titres réarrangés, le double album qui accompagne la tournée offre une nouvelle lecture de chansons mythiques. Parmi elles, “Je te promets”, revisitée en version piano-voix : "C’est une chanson magnifique, elle fait partie des standards du répertoire de mon père. Elle méritait d’être interprétée à nue. Dénudée comme ça, je trouve qu’elle prend une autre dimension".
Dans cette aventure, la famille occupe une place centrale. Sa sœur, Laura Smet, a d’ailleurs rejoint David sur scène au début de la tournée pour interpréter "On se fait peur", un morceau qui résonne particulièrement pour eux. "Laura fait partie de l’histoire familiale. C’est toujours très émouvant. On a traversé des moments compliqués, mais on en a fait quelque chose de positif", raconte-t-il avec sincérité tout en confiant que la présence de sa mère, Sylvie Vartan, lors de certains concerts, ajoute également une dimension émotionnelle. "Ma mère, pour moi, c’est la grande classe. C’est elle qui m’a donné ma force aussi. Quand elle est là, ça me fait du bien", confie-t-il.
Au-delà des hommages, ce projet est également l’occasion pour David de replonger dans ses souvenirs d’enfance et notamment dans ceux qu’il garde de son père. Et quoi qu'en disent certains, il l’assure : "Je n’ai pas beaucoup de regrets. On a fait beaucoup de choses ensemble et il n’y a pas beaucoup de choses restées inachevées".
"Cette chanson de mon père me prend toujours à la gorge"
Comme son père, David Hallyday est passionné de musique depuis toujours. Il décrit la scène comme un lieu où tout devient possible : "Sur scène, je me sens totalement libre. Il se passe un drôle de truc, comme si quelque chose s’emparait de toi. Tu te fous de tout. Tu es complètement libre de dire ce que tu veux, d’agir comme tu veux". Cette énergie, il la compare à celle d’un pilote avant une course. Et, comme pour un sportif de haut niveau, chaque performance est unique. Certaines chansons, comme "Je te promets" dont il parle régulièrement, continuent d’éveiller en lui une émotion intense. "Peu importe mon humeur, cette chanson me prend toujours à la gorge. Elle a ce pouvoir magique".
Et si la scène est un moment d’exaltation, la création reste le socle de l’équilibre de David Hallyday. "La création, c’est ma raison d’être. Depuis que je suis petit, j’ai cette hyperactivité de construire, de produire, de sortir des nouveaux sons. La musique est une forme d’autothérapie. Elle m’a sauvé la vie plusieurs fois et continue de me sauver", avoue-t-il tout en revenant sur ce processus créatif. Comme il l’explique, David le vit souvent seul, dans une quête d’authenticité et d’introspection. "Quand je compose, je suis dans un sas de décompression. Plus je crée, plus j’apprends qui je suis. C’est un travail de solitaire, mais il m’a permis de mieux me comprendre", explique-t-il.
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Avec Requiem, David Hallyday ne se contente donc pas de rendre hommage. Il transforme et réinvente un héritage. "Ce projet, c’est un moyen de transformer des souvenirs en quelque chose de vivant", un projet qui lui permet de d'avancer à nouveau.