David Cameron présente un plan de lutte contre l'extrémisme

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique David Cameron a présenté lundi un plan de lutte sur cinq ans contre l'extrémisme et le terrorisme au Royaume-Uni, "le combat de notre génération", a-t-il dit. Les mesures prises visent notamment à empêcher la diffusion en Grande-Bretagne des idées extrémistes prônées par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) qui occupent de vastes territoires en Irak et en Syrie. Le Premier ministre a en particulier demandé aux fournisseurs d'accès et de services internet de faire plus pour aider les autorités à combattre l'extrémisme, notamment chez les jeunes. "Quand il s'agit de leurs intérêts, ces sociétés savent bien découvrir ce que nous aimons ou ce que nous n'aimons pas", a-t-il dit. "Mais lorsqu'il s'agit de faire ce qu'il faut dans la lutte contre le terrorisme, on nous dit trop souvent que c'est vraiment difficile... Je suis désolé mais je n'accepte pas cela." Quelque 700 Britanniques se seraient rendus ces dernières années en Syrie et en Irak pour rejoindre les rangs de l'EI. Certains seraient déjà revenus au Royaume-Uni. "Nous devons faire face à une vérité tragique: il y a des gens qui sont nés, qui ont grandi dans ce pays et qui ne se sentent pas vraiment de liens avec la Grande-Bretagne", a souligné David Cameron. Il a ajouté qu'il fallait agir pour enlever tout attrait aux idées prônées par les islamistes. "Nous devons dévaloriser la cause extrémiste, en particulier l'EI. Ce n'est pas un mouvement pionnier mais un mouvement violent, brutal, fondamentalement abject", a-t-il dit. Pour ce qui est des jeunes candidats britanniques au djihad, des mesures seront prises pour que leurs parents puissent demander aux autorités de les priver de passeport, a-t-il poursuivi. Dans une interview diffusée dimanche par la chaîne de télévision américaine NBC, David Cameron a souhaité que la Grande-Bretagne intervienne davantage en Syrie aux côtés des Etats-Unis pour combattre l'EI. Contre l'EI, l'aviation britannique mène régulièrement des frappes en Irak mais a jusqu'ici limité son engagement en Syrie surtout à des missions de surveillance et de renseignement. Vendredi, le ministère de la Défense a déclaré que des pilotes britanniques avaient pris part à des raids en Syrie, ce qui a déclenché la colère de certains parlementaires qui ont estimé que le gouvernement avait outrepassé ses prérogatives. (William James avec Kylie MacLellan; Guy Kerivel pour le service français)