Darmanin porte plainte contre Poutou après ses propos sur la police qui "tue"

Le ministre de l'Intérieur juge les propos du candidat (NPA) à la présidentielle "insultants et indignes".

POLITIQUE - Ça ne passe pas. Gérald Darmanin annonce, ce jeudi 14 octobre sur les réseaux sociaux, qu’il porte plainte contre Philippe Poutou. La raison: les propos du candidat du NPA à la prochaine élection présidentielle tenus la veille sur les forces de l’ordre.

“Évidemment la police tue. Steve (Maia Caniço NDLR) à Nantes, à Marseille, une dame qui fermait ses volets pendant une manif des gilets jaunes, Rémi Fraisse il y a quelques années, et je crois que dans les quartiers populaires c’est une quinzaine de jeunes qui sont tués par la police annuellement”, a ainsi lancé le conseiller municipal bordelais, interrogé, sur franceinfo, sur les propos polémiques d’un élu local LFI, déjà sur les forces de l’ordre.

Et Philippe Poutou d’insister: “La police tue, elle a tué. Après on peut discuter, assassinats, meurtres, bavures ou légitime défense...”

Des mots “insultants et indignes d’un élu de la République”, pour le ministre de l’Intérieur, qui a réagi sur les réseaux sociaux, dans la lignée des organisations syndicales. Gérald Darmanin indique qu’il dépose plainte “pour défendre l’honneur de tous les policiers.”

“Minorité politique qui crache son venin”

La déclaration de Philippe Poutou suscite effectivement la colère chez les responsables syndicaux ce jeudi. “Je ne supporte plus cette minorité politique qui crache son venin sur les policiers, en nous insultant pour faire le buzz”, s’est ainsi agacé Mathieu Valet, le secrétaire national adjoint du SICP commissaire, sur Twitter, avant d’expliquer sur Cnews que ce genre de sortie “encourage les voyous”.

Le syndicat Synergie-Officiers qualifie, pour sa part, la sortie du candidat de “diarrhée anti-Police” quand l’Unsa Police parle de mots “indécents et honteux, approximatifs et gazeux.”

La veille, mercredi, Gérald Darmanin avait déjà demandé des comptes à la maire socialiste de Cachan, dans le Val-de-Marne, sur les propos d’un de ses adjoints LFI. Dans une lettre, le ministre de l’Intérieur dénonce “les propos inacceptables tenus lors du conseil municipal du 30 septembre par Dominique Lanoe.”

“Leur teneur est sans ambiguïté”, estime-t-il avant de les citer: “Je croyais que le but de la police, c’était de protéger la population et pas nécessairement de posséder des armes pour tuer, parce que c’est ça la signification en bon français courant”. Évoquant “l’émoi” provoqué par ceux-ci “au sein des forces de l’ordre et au-delà”, il ajoute souhaiter que la maire lui “précise dans quel contexte de telles déclarations ont pu être prononcées”.

“Nous devons collectivement faire preuve d’intransigeance face à toutes les attaques portées contre les femmes et les hommes qui nous protègent”, poursuit Gérald Darmanin, avant de conclure son courrier à l’adresse d’Hélène de Comarmond par une phrase manuscrite: “Merci de votre réponse qui décidera des suites éventuelles que le ministère de l’Intérieur donnera pour préserver l’honneur des forces de l’ordre”.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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