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"Darmanin ment": Benoît Hamon dénonce la loi "sécurité globale" débattue à l'Assemblée

Benoît Hamon, ex-candidat PS à l'élection présidentielle, le 18 novembre 2020 - BFMTV / Capture d'écran
Benoît Hamon, ex-candidat PS à l'élection présidentielle, le 18 novembre 2020 - BFMTV / Capture d'écran

Pour Benoît Hamon, la proposition de loi sur la sécurité globale défendue par le gouvernement et sa majorité représente un recul des libertés publiques. Invité ce mercredi de BFMTV et RMC, l'ancien candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2017 a dénoncé ce texte qui a provoqué des débats houleux à l'Assemblée nationale la veille.

En particulier son article 24, qui vise à punir "la diffusion dans un but malveillant du visage d'un policier ou d'un gendarme en intervention", en la pénalisant d'un an de prison et 45.000 euros d'amende. La mesure est dénoncée par la gauche, les représentants des journalistes et les défenseurs des libertés publiques: ils estiment qu'il empêcherait médias et ciotyens de filmer les forces de l'ordre durant les manifestations, ce que Gérald Darmanin dément.

"Le gouvernement n'arrive pas à convaincre (...) le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. Il n'arrive pas à convaincre le Défenseur des droits. (...) Il n'arrive pas à convaincre les associations de défense des droits de l'Homme. (...) Il n'arrive pas à convaincre les rédactions. (...) Dans les usages et dans la pratique, nous savons que cet article de loi empêchera le citoyen d'être correctement informé", prédit-il.

"La République se fragilise"

Choqué par "l'utilisation massive de drones" que ce texte permettra pour le maintien de l'ordre, Benoît Hamon estime qu'il restreindra "la liberté de circuler et de manifester en raison de la peur qu'on pourrait avoir". Et l'ex-ministre de l'Éducation nationale d'accuser directement le ministre de l'Intérieur:

"Le métier de policier est un métier difficile, mais (Gérald) Darmanin ment (...) quand il dit hier, (...) 'grâce à cette loi, une policière qui est l'objet d'une menace de viol ne le sera plus'. Mais déjà, le droit l'empêche, et heureusement! Ce n'est pas cette loi qui l'empêchera."

Selon Benoît Hamon, les locataires qui se succèdent place Beauvau depuis 13 ans font reculer les libertés.

"Avez-vous l'impression aujourd'hui qu'il y a davantage de sécurité? Non. (...) L'état d'urgence qu'on avait imaginé contre le terrorisme, on les a intégrées, les dispositions, dans le droit commun. Est-ce que ça empêche les terroristes de circuler? Est-ce que ça leur fait peur à eux? Non! Par contre la République, elle, elle se fragilise", a-t-il conclu.

Article original publié sur BFMTV.com