Darmanin cite Cookie Dingler pour défendre Marlène Schiappa en Une de Playboy

Sous le gouvernement Castex, Marlène Schiappa était ministre déléguée sous la tutelle de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a volé au secours de sa collègue, critiquée pour faire la couverture de Playboy. (Photo d’illustration, prise en juillet 2020)
Sous le gouvernement Castex, Marlène Schiappa était ministre déléguée sous la tutelle de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a volé au secours de sa collègue, critiquée pour faire la couverture de Playboy. (Photo d’illustration, prise en juillet 2020)

Gérald Darmanin ne laisse pas tomber Marlène Schiappa car « être femme libérée, c’est pas si facile ».

POLITIQUE - Il ne la laisse pas tomber. Ce dimanche 2 avril, c’est en s’appuyant sur la variété française que Gérald Darmanin a volé au secours de sa collègue Marlène Schiappa, critiquée pour faire la Une du prochain magazine Playboy.

« Être une femme libérée, c’est pas si facile », a répondu le ministre de l’Intérieur, invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1/Cnews/Les Echos, citant le tube de Cookie Dingler en 1984. « Marlène Schiappa est une femme politique courageuse, qui a son caractère, son style qui n’est pas le mien, mais je le respecte », a défendu Gérald Darmanin.

Marlène Schiappa a accordé une interview à paraître dans Playboy « portant essentiellement sur la liberté des femmes mais aussi le féminisme, la politique et la littérature », a fait savoir l’entourage de la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire. Elle sera aussi en couverture du magazine et s’est prêtée à un shooting.

Mais le choix de ce titre de presse, peu habitué à mettre à l’honneur des personnalités politiques et alors que le contexte politique et social est explosif, passe mal y compris au sein de la majorité. La Première ministre a notamment fait savoir à la secrétaire d’État que le choix de cette interview n’était « pas du tout approprié, à plus forte raison dans la période actuelle », a appris samedi l’AFP auprès de l’entourage d’Élisabeth Borne, confirmant une information de BFMTV.

« Quel est le respect du peuple français ? »

Dans l’opposition, l’accueil est également beaucoup moins unanique que chez Gérald Darmanin. La gauche accuse le gouvernement de déconnexion avec les véritables problèmes des Français et fustige la stratégie de communication, notamment après l’interview d’Emmanuel Macron au journal pour enfants Pif Gadget. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, ironise : « Il ne suffit pas de s’abonner à Pif pour connaître les intentions du gouvernement, il faut aussi s’abonner à Playboy... »

« On est en plein dans une crise sociale, il y a un sujet sur le maintien de l’ordre, il y a des personnes entre la vie et la mort et j’ai l’impression d’un écran de fumée, entre Têtu, Pif Gadget et Playboy », a déploré sur BFMTV la députée écologiste Sandrine Rousseau. « Quel est le respect du peuple français, des personnes qui vont devoir travailler deux ans de plus, qui manifestent, qui perdent des journées de salaires, qui n’arrivent pas à manger à cause de l’inflation », a-t-elle ajouté. « Le corps des femmes doit pouvoir être exposé partout, j’ai pas de problème avec ça, mais là, il y a un sujet social ».

Des critiques que Gérald Darmanin balaye. « Le président de la République a fait des JT, il fait des déplacements, il parle en direct avec les Français », fait-il valoir. Quant à Marlène Schiappa, qui fut sa ministre déléguée sous le gouvernement Castex, il « n’en dira pas de mal » même si lui n’aurait pas agi de même. « Elle a fait savoir qu’elle n’était pas -pardon de rentrer dans ce détail - nue dans ce magazine », tente-t-il tout de même pour la défendre, estimant qu’il n’est pas approprié de « commenter » des choses « que l’on n’a pas vues », l’intégralité de l’interview et le shooting n’étant pas encore disponibles.

Samedi après-midi, Marlène Schiappa a elle-même pris la parole. « Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps », a répondu la secrétaire d’État dans un tweet : « En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites ».

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