Darmanin affirme qu'un gouvernement NFP "n'a aucune chance de prospérer plus d'une journée"
Alors qu'Emmanuel Macron doit ouvrir ce mardi 27 août un "nouveau cycle de consultations" afin de désigner un Premier ministre, Gérald Darmanin affirme qu'un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP) "n'a aucune chance de prospérer plus d'une journée".
"Tout le monde l'a dit, à la sortie de l'Élysée, il faut donc raison garder", ajoute le ministre démissionnaire de l'Intérieur sur RMC-BFMTV.
Malgré les demandes du NFP, qui a le plus grand nombre de députés mais ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a refusé lundi d'installer à Matignon Lucie Castets, la haute-fonctionnaire choisie par l'alliance de gauche.
"Un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis" qui la composent "serait immédiatement censuré par l'ensemble des autres groupes représentés à l'Assemblée nationale", et "la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option", a déclaré l'Élysée dans un communiqué.
Darmanin souligne que Macron "n'a pas écarté les socialistes ou les communistes"
Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire et chef des députés du parti présidentiel, avait confirmé lundi une "censure inévitable" pour tout gouvernement autour du programme du seul NFP. Les autres mouvements alliés d'Emmanuel Macron, ainsi que la droite et l'extrême droite, avaient dit la même chose.
Les partis de gauche ont fustigé ces déclarations. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a annoncé mardi sur France 2 qu'il n'ira pas à l'Élysée pour la seconde étape des consultations afin de trouver un Premier ministre, refusant d'être "complice d'une parodie de démocratie".
De son côté, Gérald Darmanin a souligné qu'Emmanuel Macron "n'a pas écarté les socialistes ou les communistes des responsabilités politiques". "Il a écarté, et fort heureusement, La France insoumise, qui est un parti dangereux, chacun le voit, à la fois pour des questions d'antisémitisme ou de respect des forces de l'ordre", a-t-il ajouté.
Cazeneuve à Matignon? "Pourquoi pas"
Dans son communiqué, l'Élysée a souligné qu'il existait "des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques". Gérald Darmanin s'est aussi montré favorable à la formation d'un gouvernement de coalition, même dirigé par une personnalité issue de la gauche, comme Bernard Cazeneuve, qui a été Premier ministre sous François Hollande.
"On parle aujourd'hui de Monsieur Cazeneuve par exemple. Et pourquoi pas, Monsieur Cazeneuve est un homme respectable, il ne fait pas partie de ma famille politique, moi, je l'ai jadis combattu, mais je constate que c'est un grand républicain, laïc", a estimé le député du Nord.
"On pourrait très bien discuter d'une coalition avec un socialiste comme Monsieur Cazeneuve", a-t-il poursuivi.