La « dark romance » : sexe, chaînes et eau de rose

La dark romance s'inscrit dans la continuité de « Cinquante nuances de Grey » mais séduit un lectorat adolescent.  - Credit:Will Oliver/AFP
La dark romance s'inscrit dans la continuité de « Cinquante nuances de Grey » mais séduit un lectorat adolescent. - Credit:Will Oliver/AFP

Une femme soumise à son « possesseur », qui la traite de « petite salope » avant de la céder à un truand qui va lui faire subir divers sévices sexuels. C'est la scène d'ouverture du premier volet de Captive, une trilogie dont chaque tome s'est vendu à 200 000 exemplaires, aujourd'hui traduite en neuf langues.

En février 2023, cette saga s'est payé le luxe de détrôner les confessions du prince Harry comme livre le plus vendu en France sur une semaine. Elle est l'archétype d'un genre bien particulier, celui de la « dark romance », plébiscité par une partie de la jeunesse, en particulier les adolescentes.

À LIRE AUSSIPourquoi les jeunes ne font plus l'amourL'autrice de Captive, Sarah Rivens, une jeune Algérienne de 23 ans, a d'abord publié sa saga en ligne. Elle postait ses chapitres sur la plateforme d'écriture Wattpad, sous le pseudonyme de « theblurredgirl » (littéralement « la fille floue » ), jusqu'à ce que BMR, l'éditeur de romance du groupe Hachette, ne lui fasse signer un contrat.

« La dark romance est un genre porté par le numérique. Notre équipe est composée de lectrices de romance qui lisent sur toutes les plateformes. Quand un livre retient notre attention, on étudie son potentiel éditorial et commercial », explique Marie Legrand, directrice de projet chez BMR. Aujourd'hui, Sarah Rivens est une idole des jeunes sur les réseaux sociaux, alors qu'elle fuit les médias et refuse les entretiens.

« Complexité des émotions »

Mais comment définir exactement la [...] Lire la suite