La danse du lion, symbole du rapprochement entre Pékin et Kuala Lumpur
Pour Pékin, comme pour Kuala Lumpur, la danse du lion représente “une forme artistique traditionnelle bien connue”, affirme le South China Morning Post. Et c’est pour cela que les deux pays demandent aujourd’hui l’inscription de cette chorégraphie costumée sur fond de tambours au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
“On retrouve [en Chine] des références à la danse du lion dès le IVe siècle, y compris dans l’ouvrage de référence Shujing, aussi connu sous le nom de Classique des documents”, précise le journal hongkongais. Mais cette tradition est aussi très présente ailleurs en Asie du sud-est, “où des communautés originaires du sud de la Chine l’ont importée”. Il s’agit donc de célébrer “la nature transnationale du patrimoine culturel chinois et son importance pour tout le sud-est de l’Asie”, assure la chercheuse Emily Wilcox, interrogée par le média.
En 2020, la Chine et la Malaisie avaient déjà demandé conjointement l’intégration au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco de la cérémonie Ong Chun, une pratique traditionnelle qui célèbre les liens entre les hommes et l’océan. Mais les liens entre les deux pays vont au-delà d’une simple entente culturelle.
Un jeu d’équilibriste
Si la Malaisie est très dépendante des investissements américains sur son territoire, la Chine est son premier partenaire commercial depuis 15 ans. Et ces derniers mois, Kuala Lumpur semble se rapprocher de plus en plus du géant asiatique. En juin dernier, le Premier ministre chinois Li Qang et son homologue malaisien Anwar Ibrahim ont signé plusieurs accords portant sur le commerce, le tourisme, le développement durable ou encore la lutte contre la criminalité transfrontalière.
“La nomination conjointe [de la danse du lion] est dans la continuité de l’un de ces accords”, précise Koh King Kee, président du groupe de réflexion malaisien Centre for New Inclusive Asia, sur le site du South China Morning Post. Dans un second article, le média estime pourtant qu’un trop grand rapprochement avec Pékin pourrait endommager les relations de l’État malaisien avec Washington, dont il dépend pour la défense de ses intérêts en mer de Chine méridionale. “Quoi que fasse la Malaisie, elle semble condamnée à se retrouver entre le marteau chinois et l’enclume américaine, soit ses deux plus gros partenaires.”
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