Daniel Ricciardo, nouveau prince de Monaco

FORMULE 1 – Handicapé par des soucis sur sa monoplace, Daniel Ricciardo est parvenu à maintenir Sebastian Vettel à distance et décrocher sa première victoire en Principauté.

(Crédit AFP)
(Crédit AFP)

Dominateur depuis le début du week-end en Principauté, Daniel Ricciardo était resté mesuré après sa pole position samedi. Il faut dire qu’il avait appris à ses dépends qu’à Monaco plus qu’ailleurs, rien n’est joué avant le drapeau à damiers. Que le moindre grain de sable peut enrayer une machine parfaitement huilée. Après son échec à s’imposer il y a deux ans, Daniel Ricciardo a bien failli tout perdre à nouveau.

Une victoire durement acquise
Car s’il a réussi à contenir Vettel au départ avant de prendre une petite avance, la fiabilité de sa monoplace aurait pu lui coûter la première place sur le podium. Car rapidement, le moteur Renault monté sur sa RB14 a connu des difficultés, perdant de la puissant au 28e tour. Vettel revenu sur ses talons, Honey Badger a longuement discuté avec son stand, demandant fréquemment ce qu’il pouvait faire pour améliorer la situation.

Avec seulement six vitesses sur huit, Ricciardo a contenu son adversaire du jour pour décrocher sa première victoire en Principauté. Une victoire à laquelle même son écurie ne semblait pas croire. Mais un magnifique cadeau à Red Bull pour le 250e Grand Prix de l’écurie sous ce nom.

Derrière, une longue procession…
Si l’avant de la course a concentré pas mal de craintes et d’interrogations, le reste du peloton a livré quelques belles petites batailles. Mais comme on pouvait s’y attendre, Monaco reste un tracé où doubler n’est pas chose aisée. Où généralement l’animation résulte d’erreurs d’inattention ou de fatigue de certains pilotes.

Certes, Verstappen a remonté onze positions, profitant majoritairement des arrêts aux stands. Seul l’accrochage entre Leclerc et Hartley a animé la situation. Le Monégasque a perdu les freins à l’avant gauche en sortant du tunnel en fin de course. En perdition totale sur la piste, la Sauber est venue percuté l’arrière de la Red Bull d’Hartley.

Le résultat complet du Grand Prix de Monaco :

On a aimé :

Daniel Ricciardo : Il a été le prince des essais libres, le roi de la qualification. A l’extinction des feux, malgré un meilleur envol de Vettel, il a su tenir sa première position. Dans le premier tiers de la course, il a maintenu Vettel à distance. Avant de rencontrer le genre de problème qu’on ne souhaite jamais connaître, encore moins à Monaco. Un problème sur la charge de son unité de puissance lui a fait perdre pas mal de puissance, laissant revenir Vettel dans son sillage. Malgré ses ennuis, le sympathique Ricciardo a tenu bon, nous offrant un pilotage digne des plus grands.

Pierre Gasly : Alors que presque tous les pilotes ont changé leurs gommes aux alentours du 20e tour, le Français est resté en piste durant 37 tours, chaussé de ses hyper tendres. Un train de gommes qui avait connu la qualification avant cela. Le pilote Toro Rosso s’est même payé le luxe d’être le plus rapide en piste avec des pneus loin, très loin d’être neuf. Septième à l’arrivée derrière Esteban Ocon, Pierre Gasly s’est débarrassé de son chat noir et ramène de nouveaux points à son écurie.

On a des regrets pour :

Charles Leclerc : Après deux courses solides, le Monégasque semblait parti sur la même lancée sur ses terres. Qualifié pour la Q2, il avait décroché la 14e place sur la grille. En course, il a fait le job et pouvait rêver ramener un point devant son public. Mais un problème de frein a ruiné ses espoirs de voir le drapeau à damiers. Dommage, il aurait mérité mieux.

On n’a moins aimé :

Les décisions de la direction de course : Ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas penchés sur le sujet. Il est grand temps de réparer cela. Que dire de certaines décisions prises ce dimanche à Monaco ? Qu’elles manquaient cruellement de logique ? Certainement ! En effet, Sirotkin s’est vu infliger un stop and go de 10 secondes car les gommes n’étaient pas montées sur sa monoplace à 3 minutes du départ du tour de formation, comme c’est la règle. Une décision très sévère quand on pense qu’une telle erreur est à mettre au crédit de l’écurie Williams et non du pilote. En revanche, aucune inquiétude à avoir pour Max Verstappen, qui a doublé Carlos Sainz en court-circuitant la chicane. Aucune enquête n’a même été lancée par la direction de course. De quoi renforcer l’idée d’un double règlement en F1 : celui pour le commun des mortels et un spécialement édicté pour le pilote Red Bull… Un peu de logique, Messieurs ! C’est ça que réclament les fans de ce sport !