Daniel Ben Simon «Ce qui est sûr, c’est que Nétanyahou a perdu la confiance des colons»

L’ancien journaliste, qui fut également député travailliste, voit dans les violences commises par des colons, très jeunes et particulièrement radicalisés, le signe d’une «grave crise de confiance» envers le gouvernement de l’Etat d’Israël, ses institutions et Benyamin Nétanyahou lui-même.

Ancien journaliste du quotidien israélien Haaretz, Daniel Ben Simon, 61 ans, a été député du Parti travailliste à la Knesset entre 2009 et 2013.

Comment expliquer cette radicalisation des colons ?

Cela peut sembler surprenant à première vue car ils n’ont jamais été aussi bien représentés. La droite et l’extrême droite étant au pouvoir, on pensait qu’ils seraient satisfaits et qu’ils garderaient leur calme. Mais en réalité, il ne croient pas en ce gouvernement. L’événement choquant qui vient de se produire montre que le problème ne se situe pas seulement entre les colons et le pouvoir politique israélien, mais entre les colons et la Cour suprême [qui a ordonné la destruction de deux immeubles dans la colonie de Beit-El, en Cisjordanie, le 29 juillet, ndlr]. Le gouvernement n’a pas voulu aller à l’encontre de la décision de la Cour suprême, il n’a pas fait passer de loi pour réduire son pouvoir. Les colons se sont alors déchaînés.

Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a qualifié d’«acte terroriste» l’attaque de vendredi. Pensez-vous qu’il ira plus loin et agira ?

On ne sait vraiment pas. Nétanyahou a une politique du «clin d’œil», il change d’avis sans arrêt. Ce qui est sûr, c’est qu’il a perdu la confiance des colons.

Qui sont ces jeunes qui commettent ces attaques ?

On a affaire à des gens de la troisième génération de colons qui ont 16, 17 ou 18 ans. Ce sont des fous furieux qui ne respectent aucune loi. Ils sont fanatiques et affirment agir au nom du Livre. Ils sont prêts à tout. Ce sont les mêmes qui s’en prennent aux homosexuels, comme on l’a vu cette semaine lors de la Gay Pride [voir ci-dessous], ou qui commettent des attentats contre les Arabes. Ce fondamentalisme juif remet (...)

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