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Daniel Barenboim. Au divan du monde

Le pianiste et chef engagé pour la paix entre Israël et Palestine présente jusqu’à dimanche des sonates de Schubert à Paris.

Les spectateurs se sont retenus quelques minutes, mais là, ils n’en peuvent plus et, entre chaque mouvement, toussent. Des cascades d’apaisement rauques, grésillantes, flasques. Alors, Daniel Barenboim, en redingote noire sans poche, assis devant son piano, dans la grande salle de la Philharmonie qu’il occupe seul avec le fantôme de Schubert, montre son mouchoir blanc à l’assistance, et tousse à son tour, en silence, le tissu devant la bouche. C’est une question d’éducation, certes. D’éducation musicale. Comme il l’écrit dans La musique est un tout : «[De nos jours], l’exécution [pouvant] être reproduite à volonté, il n’est plus nécessaire d’être pleinement présent quand on assiste à un concert. C’est probablement cette conscience qui est à l’origine des accès de toux irrépressibles que l’on entend de plus en plus souvent.» C’est dans un silence absolu que le maestro entame ensuite le célèbre 2e mouvement de la sonate D 959, celui où les spectateurs ne toussent plus mais pleurent.

Deux jours plus tard, dans la cour ensoleillée d’un hôtel du VIIIe arrondissement de Paris, le pianiste et chef d’orchestre de 72 ans aux nationalités argentine, israélienne, espagnole et palestinienne explique, en allumant un cigare : «Dans les écoles, il n’y a pas d’éducation musicale. On peut être très cultivé sans que la musique existe. Et dans les conservatoires, il n’y a rien en dehors de la musique. Pour citer Rubinstein : "Les musiciens n’ont chez eux qu’un livre, le bottin."Et plus aucun depuis les smartphones.» La musique est «en dehors de la société». Il faut donc que les deux entités se retrouvent et se fondent. Dans le monde exigeant et engagé de Barenboim, beaucoup de choses ont besoin d’être connectées : le public avec la musique, l’interprète avec l’œuvre, Israël avec la Palestine. C’est pourquoi, depuis très longtemps, le chef vit en (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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