Danemark: l'agresseur de la Première ministre condamné à quatre mois de prison puis à être expulsé du pays
Un tribunal danois a condamné ce mercredi 7 août un Polonais de 39 ans à une peine de quatre mois de prison et a ordonné son expulsion pour l'agression de la Première ministre danoise à Copenhague en juin dernier.
"Nous vous avons reconnu coupable d'avoir donné un coup de poing sur l'épaule droite de la Première ministre", a déclaré le juge Jacob Scherfig, à l'issue d'un procès de deux jours.
L'homme sera expulsé du Danemark après avoir pugé sa peine de prison et il aura l'interdiction de revenir dans le pays scandinave pendant une période de six ans. Après la lecture du jugement, il a fait savoir au tribunal par l'intermédiaire de son avocat qu'il acceptait sa décision.
"Je ne me souviens de rien"
Mardi, cet homme, dont le nom ne peut être divulgué par décision des autorités danoises, a expliqué ne pas se souvenir de l'incident devant le tribunal de Copenhague.
Il passait une mauvaise journée le jour de l'agression, a-t-il dit selon l'agence Ritzau. L'accusé a dit être au courant que la Première ministre représentait le parti social-démocrate tout en affirmant qu'il ne comprenait pas la politique danoise.
"Lorsque je me suis retrouvé face à face avec Mme la Première ministre, je ne me souviens de rien jusqu'au moment de mon arrestation", a-t-il déclaré au tribunal, admettant avoir bu de l'alcool.
Le 7 juin en fin d'après-midi, alors que Mette Frederiksen se promenait dans le centre de la capitale danoise accompagnée de ses gardes du corps, l'accusé s'était approché d'elle, exprimant quelque chose d'incompréhensible, et l'avait frappée du poing sur l'épaule droite, selon le témoignage de la Première ministre recueilli par la police. Tout de suite appréhendé, le suspect avait été placé en détention provisoire le lendemain.
Une "légère entorse cervicale" avait été détectée par les médecins après l'examen médical de Mette Frederiksen, âgée de 46 ans. Elle a par la suite souffert de douleurs à l'épaule et au bras.
Des amendes pour vol et vandalisme
Les deux gardes du corps et une amie de la Première ministre, témoins oculaires de l'attaque, ont témoigné à la barre. Les rues étaient pleines de monde lorsque l'homme s'est rapproché de Mette Frederiksen, qui parlait au téléphone à ce moment-là, a dit l'un des gardes du corps devant la cour. "Il lui dit quelque chose d'incompréhensible. En passant devant elle, il lui donne un violent coup de poing sur l'épaule."
Interrogé par l'AFP sur l'existence d'une éventuelle motivation politique derrière ce geste, le procureur spécial n'a pas souhaité répondre.
Le Polonais, aussi accusé de plusieurs cas d'attentat à la pudeur et de fraude, avait été condamné à plusieurs amendes pour des instances de vol et de vandalisme depuis son arrivée au Danemark en 2019, a rappelé le procureur spécial Anders Larsson pendant le procès.
Cette même année, Mette Frederiksen était devenue à 41 ans la plus jeune Première ministre du pays scandinave. Elle a conservé son poste après la victoire de son parti aux législatives de 2022. Après cette attaque, survenue à l'avant-veille des élections européennes, elle s'était dite "secouée" et n'avait pas participé à la fin de la campagne.