A Notre-Dame-des-Landes, du flow dans le bocage

Samedi à Notre-Dame-Des-Landes, Loïc et Djul dans le studio du Zad Social Rap.

Dans un squat de la «zone à défendre» a été installé un studio de rap militant. L’abandon de l’aéroport marque forcément un tournant pour le collectif.

Mardi, pour le prochain atelier du ZAD Social Rap (ZSR), les filles et les gars ne savent toujours pas sur quoi lâcher l’écriture. La mort de l’aéroport, fin de la torture ? L’évacuation de la «route des chicanes» annoncée ce lundi ? La lutte pour que vivent ces utopies, brasseries, menuiseries, causeries entre les champs paysans ? Autre prose ? Au «ZSR» de Notre-Dame-des-Landes, on attend le dernier moment pour choisir le thème.

Le studio se trouve au premier étage d’un squat. Ouvert à tous mais sous verrou. Sur la «zone à défendre», il est rare de poser une serrure. Mais pas le choix avec le matos que contient la pièce (deux ordis, une carte son, deux enceintes, un caisson de basse). La cabine d’enregistrement, elle, reste ouverte. Un ancien placard doublé en panneaux de bois et mousses. Moquette rouge pour la finition. Il fait chaud dedans. «Non mais qui a installé un sac de couchage ? C’est pas fait pour dormir», dit Loïc, pas énervé. Un squatteur passe la tête : «Excuse, je savais pas.»

«Pas d’oseille, on se démerde sans ingé son, que des agités au basson» («l’Arrache-prod»)

Loïc protège la liberté d’elle-même. Il a mis une règle : «pas de chien, pas de liquide» à proximité du matos. «Des mecs ont râlé au début, alors j’ai fait le propriétaire des moyens de production. J’ai dit "on remballe !". Depuis, le studio est devenu sacré.» Le père du ZSR a avancé l’achat des ordinateurs et se rembourse au coup par coup avec la vente à prix libre d’un album collectif.

Il est passé par le classique (jardin musical à 5 ans, hautbois à 13), le rock, les percus africaines, la techno… Le millefeuille des styles l’aide à créer les «instrumentales», qu’il compose pour que chacun(e) y place sa voix.

«Au nom de la sécurité, ça recrute dans les tranchées que vous avez creusées. Comment se sentir en paix entouré d’une armée ?» (...)

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