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Notre-Dame appartient à celui qui croyait au ciel et à celui qui n’y croyait pas

La célébration du vendredi saint est présidée par l’archevêque de Paris Michel Aupetit, sur l’île Saint-Louis, le 19 avril.

Pour Jean-Marie Rouart, de l'Académie française, l'incendie de Notre-Dame a été l'occasion d'une communion populaire, par-delà les clivages religieux et politiques. 

Qui l’eût cru ? Oui, qui eût jamais pensé un seul instant, même en rêve, que la France, ce pays de Voltaire, du Grand Orient, de Manuel Valls, du petit père Combes, ce foyer virulent d’anticléricalisme et de bouffe-curé, d’athéisme, de matérialisme et de marxisme se réveillerait un jour rassemblé de manière aussi unanime autour du martyre de Notre-Dame ? Car ce ne sont pas seulement les catholiques, les chrétiens qui ont vécu comme une tragédie l’incendie de la cathédrale de Paris, mais tous les Français, et au-delà tous ceux dans le monde pour qui ce prodigieux monument se confond avec l’idée même de la France. Certes, Notre-Dame incarne avant tout le principe religieux auquel elle doit sa naissance, mais ce principe au long de l’histoire a fini par se confondre avec l’identité française, aussi bien pour celui qui croyait au ciel que pour celui qui n’y croyait pas.

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De la littérature à la politique, de nos drames nationaux à nos grands deuils républicains, de Victor Hugo et son maître livre au pilier où Claudel a trouvé la foi, jusqu’au sacre de Napoléon et au Te Deum marquant la fin de la guerre de 1914 ou celui célébrant la Libération de Paris, Notre-Dame déborde le religieux pour devenir un symbole national. Et ce principe est réapparu en pleine lumière, écartant les vaines querelles de notre modernité sur la laïcité. Notre époque, aussi oublieuse du passé qu’ignorante des grandes heures de notre histoire, a soudain pris conscience de ce qu’elle avait méconnu : Notre-Dame, c’est la France. Et face au drame, une union nationale des cœurs s’est produite comme lors de l’attentat contre « Charlie Hebdo ». Cette fois, c’est un principe spirituel fondateur de cohésion nationale qui a(...)


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