Damas exclut une trêve tant que les frontières sont ouvertes

Près d'Alep après un bombardement de l'aviation de Bachar al Assad. Le gouvernement syrien rejette toute condition préalable à des pourparlers de paix avec l'opposition alors que l'opposition réclame des gestes humanitaires de la part de Damas afin d'établir la confiance entre les deux camps. /Photo prise le 5 février 2016REUTERS/Abdalrhman Ismail

BEYROUTH (Reuters) - Le ministre syrien des Affaires étrangères a jugé "impossible" de mettre en oeuvre un cessez-le-feu en Syrie tant que les frontières avec la Turquie et la Jordanie ne seraient pas bouclées et qu'une liste des organisations "terroristes" n'aurait pas été établie. Lors d'une conférence de presse organisée samedi à Damas et retransmise à la télévision d'Etat, Walid Moualem a cité son homologue russe, Sergueï Lavrov, selon lequel "il ne peut pas y avoir de cessez-le-feu avant que les frontières de la Turquie et de la Jordanie soient contrôlées et avant qu'il y ait un accord sur la liste des organisations terroristes". "Il est difficile de parvenir à ce résultat", a-t-il ajouté. Walid Moualem a répété que son gouvernement s'était rendu "sans conditions préalables" aux pourparlers de Genève III, suspendus mercredi dernier et jusqu'au 25 février en raison de l'offensive lancée quelques jours plus tôt dans la région d'Alep par les forces gouvernementales, avec le soutien aérien de la Russie. L'opposition syrienne réclamait des gestes humanitaires de la part de Damas afin d'établir la confiance entre les deux camps, ce que le régime de Bachar al Assad et Moscou, forts de leurs succès militaires sur le terrain, ont refusé. Walid Moualem s'est félicité pendant sa conférence de presse des gains récents de l'armée syrienne et ses alliés dans la région d'Alep et dans le sud du pays, où Damas s'emploie à couper les lignes d'approvisionnement des rebelles avec la Turquie et la Jordanie. Interrogé sur la volonté annoncée par l'Arabie saoudite d'envoyer des troupes au sol en Syrie si la coalition conduite par les Etats-Unis décide de lancer de telles opérations, le chef de la diplomatie syrienne a dit espérer que Ryad entendrait le "langage de la raison". Mais, a-t-il ajouté, "la folie des dirigeants saoudiens implique que rien n'est exclu". (Tom Perry et Lisa Barrington; Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün pour le service français)