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Damas rejette les accusations américaines sur un incinérateur

Image satellite du complexe pénitentiaire de Sednaïa, près de Damas. Le régime syrien a démenti mardi les accusations américaines selon lesquelles un incinérateur a été construit dans l'une de ses prisons dans le but de faire disparaître les corps de détenus exécutés. /Photo prise le 15 mai 2017/REUTERS/Department of State/DigitalGlobe

BEYROUTH (Reuters) - Le régime syrien a démenti mardi les accusations américaines selon lesquelles un incinérateur a été construit dans l'une de ses prisons dans le but de faire disparaître les corps de détenus exécutés. L'administration américaine a conçu "une nouvelle histoire hollywoodienne sans rapport avec la réalité" en affirmant qu'un crématorium avait été bâti dans la prison militaire de Sednaïa, près de la capitale Damas, affirme le ministère syrien des Affaires étrangères, dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle SANA. Selon Stuart Jones, secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires proche-orientales, l'incinérateur en question pourrait servir à éliminer toute trace des corps des milliers d'opposants qui ont été détenus, torturés et exécutés depuis six ans dans ce centre pénitentiaire. "Des sources dignes de foi pensaient que beaucoup de ces corps avaient été inhumés dans des fosses communes", a dit Stuart Jones à la presse. "Nous pensons maintenant que le régime syrien a installé un crématorium dans le complexe de la prison de Sednaïa qui permet de se débarrasser des restes des détenus en laissant peu de traces", a-t-il poursuivi, photos aériennes de la prison à l'appui. Les atrocités commises à Sednaïa, à 30 km au nord de Damas, ont valu à la prison d'être surnommée l'"abattoir humain" par Amnesty International, dans un rapport publié en début d'année. L'ONG estime que jusqu'à 13.000 opposants y ont été sommairement exécutés pendant les quatre premières années du conflit. Le gouvernement syrien nie torturer et exécuter sommairement des détenus. (Yeganeh Torbati et Doina Chiacu; Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)