D’où vient l’expression "Appeler un chat, un chat" ?

Le culte du chat remonte au moins jusqu’aux anciens Égyptiens. Au Moyen Âge, le chat noir était un symbole magique puissant rattaché au Diable. Aujourd’hui, ce sont des animaux de compagnie. Ils font la loi dans moult foyers et le bonheur de leurs propriétaires, qui adorent les caresser et les cajoler. Bien sûr, appeler un chat un chat est une évidence. Mais c’est aussi une formule connue, avec un sens philosophique. Devinez-vous d’où elle provient ou donnez-vous votre langue au chat ?

Aristophane écrivait dans la comédie Les Nuées (423 av. J.-C.) : "appelant figue une figue, barque une barque". Ce passage devint un proverbe grec, appelant les historiens à rester serviteurs de la vérité et l’honnêteté. Il fut cité au Ier siècle après J.-C. par Lucien de Samosate, dans son traité Comment écrire l’Histoire. En 1530, le philosophe Érasme traduisit en latin : "ficus ficus ligonem ligonem vocat", soit "il appelle une figue une figue, une bêche une bêche". Changer la barque en bêche serait dû à une erreur d’interprétation. En 1552, Rabelais l’adapta en français dans le Quart Livre, suite des aventures de Pantagruel, le personnage de l’évêque Homenaz disant : "appelons les figues figues, les prunes prunes, et les poires poires". Toujours pas de chat, mais la volonté de désigner les choses telles qu’elles sont.

La formule a changé une dernière fois en 1666, devenant une nouvelle expression dans les Satires de Boileau. Ce dernier écrit : "j’appelle un chat un chat, et Rollet un fripon."(Charles (...)

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