Dîner ou pas avec Emmanuel Macron ? La NUPES hésite sur sa participation au repas autour du président
POLITIQUE - OK pour le plateau-repas pour parler travail ? À quelques heures du rendez-vous donné par Emmanuel Macron, les chefs des partis de la NUPES restent circonspects : sur le fond – même si tous ont répondu présents –, mais aussi sur la forme, avec la participation au dîner organisé autour du président de la République.
« À quelques heures de cette réunion, je n’ai toujours pas eu d’information officielle de l’Élysée », déclare la secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier sur LCI ce mercredi 30 août. Ni sur « les modalités » – les sujets, les méthodes de discussion ou la façon dont ces échanges aboutiront – ni sur « les aspects logistiques », et plus précisément sur un potentiel dîner avec le chef de l’État, même si ce point n’est pas le plus important, souligne-t-elle.
La veille, Olivier Faure, Manuel Bompard, Marine Tondelier et Fabien Roussel ont fait savoir dans un communiqué commun qu’ils ne participeraient pas à la deuxième partie de la soirée, perçue comme « une mise en scène médiatique ». Mais ce mercredi, les choses ne sont plus aussi catégoriques, selon la tournure que pourrait prendre le dîner.
Une question de « format »
Avec Emmanuel Macron, « on a des points de vue tellement différents, parfois très opposés, je ne me voyais pas faire l’accolade comme ça. Mais il paraît que la discussion va se poursuivre, pendant le dîner et après, donc s’il y a des plateaux-repas, on les mangera et on continuera de discuter », déclare désormais sur Europe 1 le communiste Fabien Roussel, qui entend bien « pouvoir dire tout ce que [qu’il a] à dire ».
En parallèle, sur LCI, la cheffe de file des Verts s’en remet aussi au « format » que prendra le dîner. « L’idée d’un petit moment de repas privilégié nous intéressait peu. Si par contre ce sont les échanges de travail qui se poursuivent autour d’un plateau-repas... on verra comment ça s’organise », précise-t-elle sur LCI.
Restera, restera pas, au sein de la France insoumise, le numéro 1 Manuel Bompard ne se pose pas autant de questions. « Non », lui ne restera pas dîner, car il « pense que ce qui est important, ce sont les moments qui peuvent être utiles au pays ». « Je ne vois pas l’intérêt de manger avec le président de la République, même avec une grande cuillère », maintient le député dans la matinée. De son côté, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure n’est pas revenu sur le sujet depuis la publication du communiqué commun.
À chacun son menu
La rencontre entre Emmanuel Macron et les chefs de parti doit commencer à 15h à la Maison de la Légion d’Honneur à Saint-Denis et le « dîner de travail », ainsi que présenté par l’Élysée dans son communiqué, est prévu à 20h. Trois « questions majeures » sont au programme de la journée : répondre aux « grands défis internationaux », « regagner en efficacité pour notre action publique » et enfin « assurer la cohésion de la Nation », volet où doivent être évoqués « les enjeux relatifs à l’école, à l’intégration, aux inégalités, aux représentants et au respect de l’autorité ».
Le programme est vaste, sans compter que chaque chef de parti arrive avec son propre agenda : immigration pour la droite et l’extrême droite, référendum sur la réforme des retraites pour LFI, écologie et environnement chez les Verts... « Ce qui m’intéresse ce n’est pas ce que je vais manger et avec qui, c’est ce dont je vais parler, comment je vais en parler et pour quoi faire », insiste Marine Tondelier. La gauche se montre néanmoins méfiante sur l’aboutissement réel de « l’initiative d’ampleur » présidentielle. « Chat échaudé craint l’eau froide », résume Manuel Bompard en évoquant les aboutissements jugés insuffisants de la Convention citoyenne sur le climat et du grand débat.
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