"Je suis dévastée": l'appel à l'aide d'une violoncelliste cambriolée de son instrument à la valeur "inestimable"

La violoncelliste Ophélie Gaillard lance un appel à l'aide sur les réseaux sociaux: son instrument, "inestimable", lui a été subtilisé lors d'un cambriolage à son domicile de Haute-Savoie dans la nuit du 24 au 25 septembre.

"Dévastée", elle espère que les voleurs vont le lui restituer, comme c'était déjà arrivé en 2018. Après son appel au secours publié sur Instagram, elle se confie à BFMTV.

"J'ai l'impression qu'on m'a amputée"

"J'ai même du mal à réaliser. Je suis obligée de vérifier quinze fois par jour que mon violoncelle n'est pas là, tellement j'ai l'impression qu'on m'a amputée." Les voleurs ont pénétré dans son domicile "en forçant une porte-fenêtre", relate-t-elle. Outre le violoncelle, ils ont emporté "de l'argent, des trucs informatiques" et ses "deux plus beaux archets".

Un objet "invendable"

Pour la musicienne, voler ce violoncelle fabriqué en 1737 à Venise, "à la grande époque de la lutherie vénitienne", relève de "l'absurdité": "C'est un instrument de collection, d'une valeur inestimable mais qui est repéré partout, il est invendable."

"Tout le monde est au courant chez les professionnels, jusqu'au Japon", insiste-t-elle. "Il faut le rendre en bon état parce que ce n'est pas que moi, ce n'est pas qu'une banque, c'est un trésor pour l'humanité cet instrument."

Depuis presque vingt ans, Ophélie Gaillard a "le bonheur" de jouer de ce violoncelle: "Ce n'est pas à moi, c'est un prêt; peu d'artistes peuvent s'offrir ce type d'instrument (...) Il a un son d'une profondeur et d'une chaleur incroyables (...) C'est le compagnon de vie que je vois le plus."

Restitué après un premier vol en 2018

"Soulagée" que ses enfants ne se soient pas réveillés et qu'"il n'y ait rien eu de plus dramatique", elle n'en est pas moins très inquiète pour ce violoncelle. "J'avais un concert le soir-même, je devais enchaîner avec deux jours de studio d'enregistrement, j'ai d'autres concerts la semaine prochaine, mais j'ai tout stoppé. Je n'arrive pas du tout à me projeter dans le temps, je suis complètement suspendue au progrès de l'enquête."

Mais aussi à la "mobilisation générale". Elle insiste par exemple sur la couleur de la boîte qui renferme le violoncelle, d'un "bleu électrique", dans l'espoir qu'elle soit repérée. Car le bouche-à-oreille l'a déjà sauvée d'une situation similaire.

"Je me suis faite agresser en 2018 et on m'a volé ce que j'avais sur moi: le violoncelle et le téléphone portable", rappelle-t-elle.

L'épisode avait été très médiatisé, et l'information relayée partout: "Une incroyable chaîne de solidarité s'est faite sur les réseaux, avec la presse, les professionnels, et j'ai reçu un coup de fil anonyme un jour et demi plus tard. On m'a dit que le violoncelle était devant chez moi", se souvient-elle.

"Quelqu'un avait fracassé une voiture pour le mettre dedans. Ça s'est bien terminé." Elle espère que cette fois encore, les voleurs auront vent du caractère invendable de l'objet et le lui retourneront.

Article original publié sur BFMTV.com