La détention de Paul Watson à nouveau prolongée, malgré la pression internationale
“Le défenseur de la nature Paul Watson commence son troisième mois dans un une prison groenlandaise”, annonçait le 1er octobre The Copenhagen Post. Le lendemain, sa détention dans la ville de Nuuk était prolongée par le tribunal du Groenland jusqu’au 23 octobre, afin de s’assurer qu’il reste sur le territoire autonome danois. Et, selon Jyllands-Posten, “tout indique que l’activiste canadien devra continuer à se contenter d’observer les baleines depuis sa prison de Nuuk”.
Le marin et militant écologiste a été arrêté le 21 juillet alors qu’il venait se ravitailler au Groenland. Il fait l’objet d’une demande d’extradition du Japon, en raison d’une action menée contre un baleinier en 2010. S’il “vient d’être nommé ‘écologiste de l’année’ par la Perfect World Foundation et s’est ainsi hissé au niveau de sommités comme David Attenborough et Jane Goodall”, le fondateur des ONG Sea Shepherd et Captain Paul Watson Foundation risque aussi jusqu’à quinze ans de prison, note The Globe and Mail.
Pour Jyllands-Posten, le Danemark est sous pression dans cette affaire. Plusieurs personnalités internationales – dont le président français Emmanuel Macron – ont apporté leur soutien à l’activiste de 73 ans, arrêté alors qu’il était en route pour le nord-ouest du Pacifique. Son cas a été évoqué au Parlement européen, où des eurodéputés français et espagnols ont pris sa défense. “Depuis son arrestation, il y a eu des manifestations pour le faire libérer à Copenhague, à New York et à Paris”, ajoute The Copenhagen Post.
“Héros” ou “écoterroriste” ?
De nombreux articles de soutien ont aussi été écrits hors du Danemark. Le titre canadien The Globe and Mail, notamment, estime que le militant est “un héros pour les baleines, comme pour ceux qui tiennent à leur préservation”. Et regrette que les hommes politiques de son propre pays ne s’engagent pas davantage pour sa libération, en raison de l’influence de “puissants lobbys” qui dépeignent les défenseurs de la nature en “écoterroristes”.
Le Danemark, lui-même, est divisé sur le cas de Paul Watson. “La chasse à la baleine est un sujet délicat et émotionnel, particulièrement aux îles Féroé, qui défendent la pratique du grindadrap [la chasse à la baleine pilote, tradition ancestrale à laquelle s’adonnent chaque année les Féroïens]”, reprend Jyllands-Posten. Par le passé, Paul Watson a mené des actions sur ce territoire, où “il est un visiteur bien connu, mais loin d’être le bienvenu”.
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