Détention d'images pédopornographiques: le maire d'Échenon peut-il rester en poste?

La France fait partie des trois plus importants hébergeurs de contenus pédopornographiques au monde.  - Pixabay
La France fait partie des trois plus importants hébergeurs de contenus pédopornographiques au monde. - Pixabay

Il s'accroche à son siège. Mis en cause dans une vaste opération de lutte contre la pédopornographie, Dominique Lott, maire d'Échenon (Côte-d'Or), refuse pour l'heure de quitter ses fonctions de maire. Alors qu'une centaine d'habitants ont d'ores et déjà signé une pétition pour le forcer à démissionner, l'édile peut-il vraiment rester?

Revenons-en d'abord aux faits. L'exploitation du matériel informatique de Dominique Lott, interpellé en novembre, a permis de mettre au jour des photos et des vidéos mettant en scène des mineurs de 5 à 15 ans. Selon les informations recueillies par BFMTV, on y voit des enfants dans des poses suggestives ou ayant des rapports sexuels entre eux ou avec des adultes.

Il a reconnu une partie des faits, d'après cette même source proche de l'enquête. "On lui reproche la détention, la diffusion et l'acquisition de ces images", détaille la cheffe adjointe du service police-justice de BFMTV, Alexandra Gonzalez.

L'enquête est terminée. Dominique Lott sera jugé le 26 avril prochain devant le tribunal correctionnel de Dijon. Il encourt des peines maximales de 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende.

Pas d'interdiction avant le jugement

Placé sous contrôle judiciaire jusqu'au procès, il lui est obligé d'entamer un parcours de soins. Le maire a également interdiction d'exercer des fonctions qui le mettent en relation habituelle avec des mineurs.

Tant qu'il n'est pas jugé, Dominique Lott peut cependant rester maire, au même titre qu'il n'a pas à déménager de son domicile, jouxtant pourtant l'école du village.

Seule possibilité pouvant l'amener à démissionner: que le préfet en fasse la demande, au motif de risques de troubles à l'ordre public. "C'est le principe de la séparation des pouvoirs, la justice ne peut pas forcer un politique à quitter ses fonctions", rappelle Alexandra Gonzalez.

Si la justice décide par ailleurs de le désigner coupable des faits qui lui sont reprochés, en avril, elle pourra le condamner à ne pas pouvoir se représenter.

Article original publié sur BFMTV.com