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La dérive autoritaire du «Barack» indonésien

Joko Widodo, dit «Jokowi», à Solo pendant la campagne électorale de 2014.

Quatre condamnés à mort ont été exécutés dans la nuit de jeudi à vendredi en Indonésie. Des exécutions qui ternissent l’image du président Joko Widodo en qui les défenseurs des libertés avaient placé de grands espoirs lors de son élection en 2014.

L’espoir a fait place à la honte. Anua, consultant de 38 ans vivant à Jakarta, avait fait campagne il y a deux ans pour l’élection à la présidence de Joko Widodo. «Jokowi», comme le surnomment les Indonésiens, incarnait un renouveau politique dans le plus grand pays musulman du monde, aux mains d’une caste politico-militaire depuis l’instauration de la démocratie en 1998. «C’était notre Barack», se souvient Anua, qui a distribué des tracts, fait du porte à porte et vanté le programme anticorruption de Jokowi auprès de ses proches. La presse internationale avait bombardé ce fils du peuple et héritier des mouvements de la société civile en homme providentiel. Time en avait même fait sa une, titrant «Un nouvel espoir». Avec ce provincial au teint mat, aux baskets usées et aux chemises à fleurs et à carreaux, la démocratie et les libertés allaient progresser dans ce pays de 260 millions d’habitants.

Las, deux ans plus tard, l’espoir s’est envolé. L’Indonésie a exécuté quatre condamnés à mort dont trois étrangers pour trafic de drogue dans la nuit de jeudi à vendredi, peu après minuit. Dix autres exécutions avaient été annoncées. «Nous sommes désormais vus de l’étranger comme un pays qui tue des gens, se désole l’ex-militant Anua, qui a rejoint les rangs croissants des déçus de Jokowi. Alors que nous sommes un grand pays, nous devrions aller vers plus de progrès. Mais nous allons tuer de nouveau. Et on ne peut rien faire contre ça, j’ai honte d’être indonésien.»

A lire aussi: L'Indonésie annonce de nouvelles exécutions, dont des étrangers

Depuis son arrivée aux affaires en 2014, Jokowi a fait fusiller 14 personnes en deux vagues. Avec ces nouvelles exécutions prévues, il devient surtout le président qui aura le plus appliqué (...)

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