La députée LFI Sophia Chikirou réfute tout hommage au Hamas après une publication polémique
POLITIQUE - La gauche, même en plein milieu de l’été et alors que les JO battent leur plein à Paris, n’en oublie pas la bonne vieille castagne. Il s’en est fallu d’une story Instagram publiée sur le compte privé de la députée LFI Sophia Chikirou pour allumer le feu. Cette proche de Jean-Luc Mélenchon, élue à Paris, a partagé plusieurs visuels retraçant la vie d’Ismaïl Haniyeh, le chef de la branche politique du Hamas, tué à Téhéran la semaine dernière.
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Au-dessus du logo d’Urgence Palestine, un collectif qui rassemble des citoyens, des associations et des syndicats autour de l’exigence d’un cessez-le-feu à Gaza, on peut lire plusieurs phrases prononcées par Ismaïl Haniyeh, comme : « Un mouvement qui élève ses dirigeants et ses fondateurs au rang de martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation ne sera jamais vaincu ». Ce dirigeant de la branche politique du Hamas, qualifié de chef de la « résistance » palestinienne était en réalité visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour sa participation aux attentats du 7 octobre.
« Projet islamiste du Hamas »
Sophia Chikirou nie avoir rendu un quelconque hommage à Ismaïl Haniyeh et explique dans Libération avoir seulement relayé « une biographie » du chef du Hamas et « un communiqué de presse de son fils dans lequel il dénonce l’assassinat ». Tout cela à titre « d’information », précise-t-elle. « Je ne soutiens pas le Hamas, ni sa branche politique élue à Gaza dont je ne partage en rien le projet islamiste. Je ne soutiens pas davantage sa branche armée car je dénonce et condamne ses actes terroristes visant des populations civiles et notamment ceux du 7 octobre », déclare la députée au journal. Elle confirme être « mise en cause pour avoir partagé trois visuels sur mon compte Instagram privé, fermé au public, qui ne rendent aucun hommage ».
« Des polémiques qui minent le travail collectif »
Une façon de déminer ce qui ressemblait fort à une patate chaude pour la gauche, et un défi de plus pour le Nouveau Front populaire, le conflit israélo-palestinien ayant déjà causé la fin de la Nupes à l’automne dernier. Dès la story de Sophia Chikirou connue et pointée du doigt sur les réseaux sociaux, le Parti socialiste avait fait part de sa colère et de son incompréhension. « Aucune ambiguïté possible. Le programme du Nouveau Front populaire est très clair. Sophia Chikirou n’engage qu’elle-même par ses provocations qui ont pour seul effet de susciter des polémiques qui minent le travail collectif », avait estimé Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS. La députée européenne et porte-parole du parti Chloé Ridel avait jugé « indigne » le fait de « relayer des contenus qui érigent [Ismaïl Haniyeh] en martyr ». L’Union des étudiants juifs de France avait d’ailleurs annoncé le dépôt d’une plainte pour « apologie du terrorisme ».
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