Yahoo Actualités La députée européenne Rima Hassan dément avoir participé à un hommage au chef du Hamas en Jordanie
Photographiée lors d’une manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza, l’eurodéputée LFI se dit victime d’un « acharnement médiatique ».
POLITIQUE - Une nouvelle vague d’attaques (très souvent injurieuses) s’abat sur Rima Hassan. Insultée de « vipère antisémite » par l’ancien député Meyer Habib, l’eurodéputée LFI est mise en cause pour s’être affichée dans une manifestation à Amann, capitale de la Jordanie. Le journal Le Point, repris par plusieurs médias conservateurs, a qualifié cette mobilisation de « pro-Hamas », en raison notamment de certains slogans et de pancartes rendant hommage à Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, assassiné dans une frappe attribuée à Israël le 31 juillet.
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Dans une publication ce mardi 20 août, Rima Hassan parle de « fake news » et récuse avoir participé « à un hommage à un des dirigeants du Hamas ». « À Amann, depuis octobre, une manifestation se tient tous les vendredis en soutien à Gaza, parce que c’est le jour du repos, argumente l’élue de La France insoumise. Ce n’est pas la première manif du vendredi à laquelle je participe puisque je vivais à Amann avant les élections. »
« Profondément malhonnête »
Selon elle, « utiliser de façon grossière des photos de quelques manifestants qui affichaient leur soutien au Hamas en me les imputant est profondément malhonnête ». La juriste, qui est née dans un camp de réfugiés près d’Alep (Syrie), juge ne pas être responsable « de qui participe à la manif » et conclut : « C’est surtout ne rien comprendre au contexte de la région ».
Rima Hassan explique avoir participé à ce voyage pour rencontrer des Palestiniens refugiés, dont des femmes à Jerash. Elle était accompagnée de l’ancien journaliste (et éphémère candidat LFI en 2022) Taha Bouhafs qui a lui aussi filmé et publié sur ses réseaux sociaux des images de la manifestation. « Ce que je fais sur mon temps libre et sur mes frais, ce sont mes vacances et non mon temps parlementaire », élude l’eurodéputée.
Avant de poster une citation de Malcolm X, icône de la lutte contre les discriminations : « Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment ». Son collègue eurodéputé Anthony Smith dénonce de son côté « un acharnement sans limite ».
« Invisibiliser son travail »
Rima Hassan avait fait sensation au printemps en acceptant de figurer sur la liste menée par Manon Aubry aux élections européennes. Elle gravitait dans le cercle mélenchoniste depuis plusieurs mois mais sa candidature au Parlement européen a été son premier vrai engagement politique. Elle s’est très vite retrouvée sous le feu des projecteurs et fut notamment convoquée par la police pour « apologie du terrorisme ».
Cette fois, Rima Hassan s’estime victime d’un « acharnement médiatique » qui n’aurait qu’un objectif : « Invisibiliser [s]on travail sur les camps ». L’ancien député Meyer Habib, battu aux dernières législatives, a annoncé de son côté avoir déposé un signalement en vertu de l’article 40 de la Constitution « et saisi le Procureur de la République ». Il demande la levée de l’immunité parlementaire de Rima Hassan car, pense-t-il, « sa place n’est pas au Parlement européen mais derrière des barreaux ». La principale intéressée lui a simplement répondu : « Dans la boue du génocide ». Une référence à ce qu’avait asséné le député LFI David Guiraud à l’égard de Meyer Habib le 28 mai.
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