Dépakine : une nouvelle plainte a été déposée et met en cause l’usine Sanofi
SANTÉ - Le scandale de la dépakine n’est pas encore clos. Loin de là. Car cet antiépileptique commercialisé par Sanofi n’a peut-être pas encore révélé toutes ses victimes. La dépakine a été reconnue coupable de malformations et troubles neurodéveloppementaux chez des d’enfants dont les mères ont été traitées pendant leur grossesse.
Selon le journal Le Monde, une nouvelle plainte contre X pour mise en danger d’autrui a été déposée par une mère de deux enfants autistes. Elle n’a pourtant jamais consommé de dépakine. Mais cette femme travaille depuis plus de dix ans à 50 mètres de l’usine Sanofi qui fabrique le médicament, à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques.
« Je m’interroge sur le lien entre mon exposition et les troubles constatés chez mes enfants, explique-t-elle auprès du journal. Mon espoir est que la justice se saisisse de cette plainte pour répondre à mes questions et enquêter au-delà de mon cas sur ce qui pourrait potentiellement être un scandale sanitaire. »
D’autant plus qu’une information judiciaire a été ouverte en 2022, notamment pour mise en danger d’autrui, suite à la révélation de rejets massifs par cette usine de valproate de sodium et de bromopropane (classé cancérogène, mutagène et reprotoxique possible).
« Des centaines d’enfants probablement intoxiqués »
Si cette femme est la seule à avoir déposé plainte, d’autres potentielles victimes réfléchiraient à le faire, selon France Info. C’est par exemple le cas d’Aurélie*, dont le fils a été diagnostiqué épileptique et a développé des troubles de la coordination, de l’attention, des troubles alimentaires et visuels, plus d’un an après leur installation à Mourenx.
Elle s’interroge sur le lien avec les rejets de l’usine : « Ce qu’on demande depuis 2019 à Santé publique France ou à l’Agence régionale de santé, c’est juste qu’il y ait des investigations sur la population et notamment sur les enfants du secteur. »
La présidente de l’Apesac (Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant), Marine Martin, explique : « J’ai été contactée par plusieurs familles et aujourd’hui il y en a plus de 10 qui sont dans des démarches, mais il y a une omerta totale. »
Pour la présidente de l’Apesac, également contactée par Le Monde, « des centaines d’enfants ont probablement été intoxiqués par la dépakine dans la région de Mourenx ». Alors pourquoi n’y a-t-il pas plus de plaintes ? « Tout le monde sait qu’il y a des cas et que c’est à cause de la Dépakine, mais il y a un dilemme parce que Sanofi est une entreprise importante de la région », estime-t-elle. Reste à voir si cette première plainte permettra peut-être de « délier les langues ».
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