Démocratie. En Tunisie, Kaïs Saïed s’attaque aux magistrats

Après s’être arrogé les pleins pouvoirs en décrétant le gel du Parlement, le président tunisien, Kaïs Saïed, s’en prend maintenant aux magistrats. Dans la nuit du 5 au 6 février, au ministère de l’Intérieur, entouré de cadres sécuritaires, il a décidé de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature.

Homme fort de la Tunisie depuis sa décision, le 25 juillet 2021, de geler les activités du Parlement avec l’aide de l’armée, Kaïs Saïed continue de multiplier les preuves de sa volonté de devenir le seul maître à bord.

Le samedi 5 février au soir, à la veille de la commémoration de l’assassinat en 2013 du militant de gauche Chokri Belaïd, le président tunisien a notamment décrété la fin du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), l’instance qui veille à l’indépendance de la justice, rapporte le site d’information Webdo.

Le CSM appartient au passé à partir de ce moment”, a ainsi déclaré le président tunisien. Kaïs Saïed accuse notamment le CSM de “corruption et de partialité, et d’avoir ralenti certaines procédures, dont les enquêtes sur des assassinats de militants de gauche survenus en 2013”.

Recours à la police

Ce 7 février, avant même de rendre sa décision officielle, Kaïs Saïed a mis sa menace à exécution. Tout comme cela avait été le cas le 25 juillet 2021 avec le gel du Parlement, la police a été déployée devant les locaux du CSM, interdisant à l’ensemble du personnel d’y pénétrer, a affirmé Youssef Bouzakher, le président du Conseil supérieur de la magistrature, lors de son intervention dans la matinale de la radio privée Express FM.

Nous avons été élus par les magistrats et les avocats. Dire que nous avons soudoyé des gens pour être nommés au CSM n’a aucun sens”, a indiqué Youssef Bouzakher, cité par le site

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