Démission du responsable de la communication du Vatican

CITE DU VATICAN (Reuters) - Le responsable de la communication du Saint-Siège, Mgr Dario Edoardo Vigano, a présenté sa démission, a annoncé mercredi le Vatican à la suite de la polémique du "Lettergate". Le pape François a accepté cette démission, précise un bref communiqué.

Préfet du secrétariat pour la Communication depuis juin 2015, Mgr Vigano, 55 ans, a été invité à renoncer à ses fonctions, a-t-on précisé de source informée au Vatican.

Il était fortement critiqué depuis une semaine par les milieux conservateurs de l'Eglise pour avoir "flouté" en partie une photographie d'une lettre du pape émérite Benoît XVI et en avoir sélectionné seulement certains passages.

Selon ses détracteurs, Mgr Vigano s'est livré à une manipulation pour faire croire que Benoît XVI approuve sans réserve les orientations de son successeur.

Dans la lettre en question, dont la totalité n'a été révélée au public que samedi dernier, Benoît XVI dénonçait "le préjugé insensé" selon lequel son successeur "serait un homme purement pratique, privé d'une formation théologique ou philosophique particulière".

Le pape émérite évoquait aussi "la continuité intérieure entre les deux pontificats", mais l'emploi de l'adjectif 'intérieur' avait intrigué certains observateurs.

La lettre a été partiellement rendue publique le 12 mars à l'occasion de la présentation au public d'un ouvrage collectif en onze volumes, "La théologie du pape François".

Benoît XVI, 90 ans, déclinait dans cette lettre la proposition d'en écrire une préface, ne se sentant pas "en état de lire les onze volumes dans un futur proche". "Pendant toute ma vie, il est clair que j'ai écrit et me suis exprimé seulement sur les livres que j'ai véritablement lus", ajoutait le pape émérite, passage flouté dans la photographie transmise à la presse par le Vatican.

Un autre passage de la lettre n'avait pas été cité, dans lequel Benoît XVI disait sa "surprise" de voir figurer dans la liste des auteurs le théologien allemand Peter Hünermann, de l'université de Tübingen, qui, ajoutait-il, "s'est distingué pour avoir dirigé des initiatives anti-papales".

De nombreux conservateurs reprochent au pape François, 81 ans, de semer la confusion au sein de l'Eglise par certaines de ses positions, notamment sur les divorcés remariés, les homosexuels et l'accueil des migrants.

(Philip Pullella, Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)