L'opposition syrienne va nommer un nouveau négociateur à Genève

Mohamed Allouche, le négociateur en chef de l'opposition syrienne, a annoncé sa démission dimanche pour protester contre l'enlisement des discussions de paix de Genève. /Photo prise le 19 avril 2016/REUTERS/Denis Balibouse

AMMAN (Reuters) - L'opposition syrienne se donne dix jours pour décider quel émissaire elle enverra aux négociations indirectes de Genève après la démission dimanche de son négociateur en chef, Mohamed Allouche, a dit un porte-parole du Haut comité pour les négociations (HCN) à la chaîne de télévision Al Hadath, lundi. Mohamed Allouche, également représentant du puissant groupe rebelle Djaïch al Islam au HCN, a annoncé qu'il quittait ses fonctions au sein de la délégation de l'opposition présente aux pourparlers conduits par le représentant de l'Onu Staffan de Mistura, afin de protester contre l'enlisement des discussions de paix. Le porte-parole du HCN, Salem al Mouslat, a précisé que la prochaine réunion du comité viserait à réévaluer un certain nombre de problèmes et ne se contenterait pas seulement de désigner le prochain chef de délégation. "Tout cela est le résultat de la frustration ressentie par les Syriens face aux faibles performances de la communauté internationale", a-t-il dit. "La prochaine réunion (du HCN) prendra des décisions sur de nombreuses questions." Une source informée du contenu des réunions du HCN a précisé que des réunions du comité la semaine passée en Arabie saoudite avaient porté sur le remplacement d'Allouche et celui d'Assad al Zoubi, chef de la délégation et ancien déserteur de l'armée qui n'appartient pas au comité, par des représentants plus aguerris à la diplomatie. "L'idée était que le chef des négociateurs et le chef de la délégation devaient être des spécialistes, des gens avec une expérience diplomatique et du droit international", a-t-on précisé. L'opposition a suspendu en avril sa participation aux négociations indirectes en raison des offensives menées par l'armée syrienne, notamment à Alep, qui remettaient en cause le principe d'un cessez-le-feu. Ces discussions indirectes n'ont permis ni de trouver une solution politique, ni d'alléger les souffrances des Syriens qui vivent dans les villes assiégées ni de procéder à la libération des prisonniers, a expliqué Mohamed Allouche. Les négociations, a dit le chef rebelle dans une déclaration adressée à Reuters, sont une "perte de temps" dans la mesure où aucune des demandes de l'opposition n'a été acceptée. Aucune date n'a été fixée pour la reprise des pourparlers. (Lisa Barrington et Tom Perry à Beyrouth, avec Omar Fahmy au Caire, Pierre Sérisier, Jean-Philippe Lefief et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Tangi Salaün)