Démission du ministre grec de la Défense à propos de la Macédoine
ATHÈNES (Reuters) - Fragilisé par la démission de son ministre de la Défense, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras a annoncé dimanche qu'il solliciterait un vote de confiance du Parlement qui pourrait aboutir à des élections législatives anticipées.
Panos Kammenos a démissionné dimanche pour protester contre l'accord qui a mis fin au contentieux entre la Grèce et la Macédoine à propos du nom de l'ancienne république de la Fédération yougoslave. Il le fondateur des Grecs indépendants, petit parti de droite qui soutenait le gouvernement de coalition conduit par Alexis Tsipras.
Le Premier ministre a dit accepter la démission de son ministre de la Défense et a fait part dans la foulée de son intention de demander un vote de confiance au Parlement que ne voteront pas les Grecs indépendants.
Selon le président du Parlement, le scrutin pourrait se produire dès mercredi soir.
La coalition que dirige Alexis Tsipras compte 153 membres sur 300 élus, dont 145 appartiennent à son parti Syriza (gauche).
Panos Kammenos, qui avait accepté de former une coalition avec Tsipras en 2015, n'a jamais caché son hostilité à l'égard de l'accord conclu avec la Macédoine, considérant que ce nom constitue une revendication implicite sur un territoire grec.
Le Parlement macédonien a ratifié vendredi le changement de nom du pays qui est devenu la République de Macédoine du Nord conformément à un accord conclu en juin dernier avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Athènes demandait ce changement de nom en revendiquant que le terme de Macédoine ne pouvait désigner que la province située dans le nord de la Grèce.
"Le problème du nom de la Macédoine ne me permet pas de ne pas sacrifier mon siège de ministre", a déclaré Kammenos après une rencontre avec Alexis Tsipras dimanche matin.
Le ministre souhaitait que le terme de "Macédoine" disparaisse complètement de la nouvelle désignation de l'ancienne république yougoslave.
Cette dernière a accepté un changement de nom afin de lever l'opposition de la Grèce à son adhésion à l'Union européenne et à l'Otan.
Le changement de nom ne pourra devenir effectif que si l'accord conclu en juin est ratifié par le Parlement grec où le parti Nouvelle démocratie, principale formation de l'opposition, a annoncé qu'il se prononcerait contre.
Le Premier ministre grec espère malgré tout que l'accord pourra être ratifié avec l'appoint des voix du centre gauche et des députés indépendants.
La question est particulièrement sensible en Grèce puisque le ministre des Affaires étrangères Nikos Kotzias, architecte de l'accord, avait démissionné en octobre, affirmant ne pas bénéficier d'un soutien suffisant de Tsipras dans les mauvaises relations qu'il entretenait avec Kammenos.
Le départ de Kammenos provoque une incertitude politique alors que les élections législatives doivent avoir lieu au mois d'octobre.
(Renee Maltezou and Angeliki Koutantou; Pierre Sérisier pour le service français)