Démission du maire d'Ekaterinbourg, opposant au Kremlin

Evguéni Roizman, l'un des rares responsables régionaux russes à s'opposer ouvertement au Kremlin, a annoncé mardi qu'il démissionnait de sa fonction de maire d'Ekaterinbourg, où les autorités ont décidé d'abolir les élections municipales au suffrage universel direct. /Photo d'archives/REUTERS/Maxim Shemetov

EKATERINBOURG/MOSCOU (Reuters) - Evguéni Roizman, l'un des rares responsables régionaux russes à s'opposer ouvertement au Kremlin, a annoncé mardi qu'il démissionnait de sa fonction de maire d'Ekaterinbourg, où les autorités ont décidé d'abolir les élections municipales au suffrage universel direct.

L'assemblée locale de cette ville de l'Oural a décidé en avril de supprimer les élections municipales directes et proposé à la place que le maire soit choisi par les élus locaux sur la base d'une liste restreinte établie par une commission. Cette idée a été proposée par le gouverneur (pro-Kremlin) de la région de Sverdlovsk, Evguéni Kouivachev, ses soutiens déclarant que supprimer une élection permettait d'économiser de l'argent.

"Je ne veux pas cautionner ça et je démissionne", a déclaré Evguéni Roizman devant les élus de l'assemblée locale, mardi.

Homme politique charismatique, Roizman avait battu de peu aux municipales de 2013 le candidat soutenu par le Kremlin. Il aurait dû, en tant que président de l'assemblée locale, soumettre à un vote définitif, mardi, le principe de l'abolition des élections municipales directes.

Au lieu de cela, il a dit aux élus de l'assemblée d'Ekaterinbourg qu'il refusait de "légitimer la décision prise par autrui" et a déclaré la séance levée.

Roizman est connu pour son opposition publique au président Vladimir Poutine et au gouverneur (pro-Kremlin) de la région de Sverdlovsk, où se trouve Ekaterinbourg, ville de 1,4 million d'habitants au coeur d'une région industrielle et minière.

En avril, un peu moins de 2.000 personnes avaient manifesté contre la décision d'abroger le scrutin municipal direct, réclamant leur maintien et la démission du gouverneur de la région.

(Natalia Shurmina; Eric Faye pour le service français)