Déménager plusieurs fois dans l’enfance favorise la dépression, selon une étude

“Ces dernières décennies, les soignants dans le domaine psychiatrique se sont mis à rechercher des ‘expériences négatives de l’enfance’ – qui renvoient généralement à la maltraitance, à la négligence, aux violences, à la dissolution de la cellule familiale et à la pauvreté – comme facteurs de risque, rappelle The New York Times. Et s’il y avait d’autres facteurs tout aussi dommageables ?”

“Des chercheurs qui ont conduit une vaste étude sur les adultes du Danemark, publiée mercredi dans la revue JAMA Psychiatry, ont abouti à un résultat auquel ils ne s’attendaient pas : une augmentation significative du risque de dépression chez les adultes ayant déménagé fréquemment dans leur enfance”, rapporte le quotidien new-yorkais.

Ce serait même un facteur de risque plus important que d’avoir vécu dans un quartier pauvre, explique au journal Clive Sabel, auteur principal de l’article et professeur à l’université de Plymouth, en Grande-Bretagne. Dans l’étude, “même si vous venez d’un quartier riche et que vous ayez déménagé plus d’une fois, […] vos risques de subir une dépression [sont] plus élevés que si vous n’avez pas déménagé et que vous veniez d’un des quartiers les plus pauvres”.

Néanmoins, le risque de dépression augmente aussi avec la pauvreté du quartier, un résultat plus attendu.

Plus d’un million de personnes suivies

L’étude a suivi plus d’un million de personnes, l’ensemble des gens nés au Danemark entre 1982 et 2003 et ayant vécu dans le pays leurs quinze premières années. La solidité de sa méthodologie est louée.

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L’impact des déménagements fréquents peut être “surprenant”, note The New York Times : les adultes ayant déménagé plus d’une fois entre 10 et 15 ans étaient “61 % plus à même de subir une dépression à l’âge adulte comparés à ceux qui n’avaient pas déménagé, même en tenant compte d’une série d’autres facteurs individuels”.

Les auteurs émettent l’hypothèse que “ce n’est pas le déménagement en soi mais plutôt le fait de changer de quartier qui est perturbant”, cite The Independent outre-Manche. “Un lieu de résidence fixe durant l’enfance pourrait indiquer une stabilité familiale ou des racines plus fortes des individus et des familles dans leurs quartiers”, des lieux où s’ancrerait un “sentiment d’appartenance”, écrivent-ils.

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